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Polémique autour d’un « Hijab Day » à Sciences-Po


Les étudiants de Sciences-Po Paris étaient invités à porter le voile mercredi, afin de le "démystifier". (illustration DR)

A l’initiative de quelques-uns des leurs, les étudiants de Sciences-Po Paris étaient invités à porter le voile mercredi, afin de le « démystifier ». L’action baptisée « Hijab Day » a suscité de vives réactions dans la classe politique.

Devant une table recouverte d’écharpes et voiles dans le hall de l’établissement, une dizaine d’étudiantes à l’origine de ce « Hijab Day » distribuent des tracts. Plusieurs jeunes femmes essaient le voile pour la première fois. « C’est assez léger, c’est confortable », témoigne Lydia, en deuxième année, tandis que d’autres saluent une « démarche de discussion ».

« La France a 99 problèmes, mais le hijab n’en est pas un », affiche un panneau en anglais. « Certaines personnes se trompent sur le message diffusé », explique Laetitia, une des organisatrices qui porte le voile quotidiennement. Selon elle, il s’agit « de sensibiliser les gens, d’ouvrir le débat et de redonner la parole aux femmes voilées qui sont souvent dans le débat public mais qu’on n’entend pas ».

Le débat sur le voile à l’université avait ressurgi la semaine dernière : Manuel Valls a estimé qu’il fallait légiférer sur une interdiction, tandis que François Hollande a assuré le contraire. Dans ce contexte, l’initiative étudiante à Sciences-Po a ainsi déclenché une polémique.

« C’est politique et social, pas religieux »

Notamment au sein de la classe politique et largement relayée sur les réseaux sociaux. « Comme enseignant à @sciencespo, je veux dire ma désapprobation face au #HijabDay. En France, les femmes sont visibles. Non au prosélytisme ! », a tweeté le candidat à la primaire à droite Bruno Le Maire.

Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, a dénoncé dans un communiqué un « acte de prosélytisme religieux sans précédent ».

« J’ose espérer qu’une telle loi ne passera pas », s’étonne Anaïs, une organisatrice de l’événement, tout en assurant que l’initiative n’avait pas été décidée en réponse aux déclarations de Manuel Valls. « On ne force personne, se défend Imen. C’est politique et social, pas religieux ». Pour elle, le port d’un voile était une première : « Je l’ai mis ce matin. Dans le métro, il y avait des regards, je me sentais autre, pas forcément méprisée. »

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