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Pendant une minute, la France entière figée dans le silence


Minute de silence en hommage aux victimes des attentats de Paris, le 16 novembre 2015. (Photo : AFP)

Des inconnus qui se tiennent la main, des Marseillaise pour rompre le recueillement, beaucoup de larmes et un poème: des milliers de Français ont observé lundi midi une minute de silence en hommage aux victimes des attentats de Paris, les plus sanglants de l’histoire de France.

A la Sorbonne, où s’étaient notamment déplacés François Hollande et Manuel Valls, la foule a ponctué la minute de silence par une salve d’applaudissements et une Marseillaise, également entonnée par le chef de l’Etat et le Premier ministre.

Devant le Bataclan, théâtre de l’attaque la plus meurtrière vendredi soir, plusieurs centaines de personnes ont observé la minute de silence, regards baissés ou yeux fermés, sans chants ni applaudissements.

Chantal, 63 ans, réfugie ses larmes derrière des lunettes noires: «Ça me fait mal, toute cette jeunesse fauchée. Je ne connaissais personne mais en même temps c’étaient nos enfants». Rue de Charonne, ce n’est pas une mais 30 minutes de silence qu’ont respectées quelque 150 personnes, rassemblées dès 11h30 en arc de cercle devant le restaurant La Belle Equipe, où 19 personnes ont été tuées.

En face du bar Le Carillon et du restaurant Le Petit Cambodge, autres sites attaqués, Josiane, 69 ans, sanglote: «comment on peut tuer des enfants? On ne peut pas tuer des enfants». Après l’hommage, un homme déclame des vers du poète sénégalais Birago Diop: «Ceux qui sont morts ne sont jamais partis / Ils sont dans l’ombre qui s’éclaire / Et dans l’ombre qui s’épaissit».

A République, où 1 000 à 2 000 personnes s’étaient rassemblées, la minute de silence a été intense, à peine perturbée par quelques lointains coups de klaxons, et s’est achevée par une salve d’applaudissements. Plusieurs inconnus se tenaient la main, selon un journaliste. Près de la statue, le silence, les têtes baissées et le parfum puissant des milliers de bougies déposées là depuis vendredi.

A la Grande Mosquée de Paris, le recteur Dalil Boubakeur et une poignée de fidèles ont prié et écouté un enregistrement de la Marseillaise. Partout en France, le même recueillement a été observé à midi.

Place de la Comédie, à Montpellier, plusieurs centaines de piétons se sont immobilisés autour de la statue centrale. Rassemblés sur un balcon donnant sur la place, de jeunes étudiants tenaient l’inscription «Pray for Paris».

Scène et affluence identiques sur la grande place Kléber, à Strasbourg, où un drapeau français était accroché au socle de la statue. Un homme, disant s’exprimer en tant que «citoyen français de confession musulmane», s’est alors improvisé tribun et a lancé d’une voix forte: «la France a perdu une bataille mais pas la guerre! Nous devons tous rester unis face à cette barbarie».

A Nancy, 5 000 personnes se sont rassemblées devant l’hôtel de ville, place Stanislas, dont le balcon a été drapé de noir.

La ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem avait demandé dans une lettre aux enseignants que la minute de silence dans les écoles, qui ont toutes rouvert lundi matin, soit précédée «d’un temps d’échange», car «les élèves vont avoir besoin de parler».

Partout, les drapeaux étaient en berne et le seront jusqu’à mardi, en vertu d’un deuil national de trois jours décrété samedi par le président François Hollande. Cette mesure exceptionnelle avait déjà été appliquée après les attentats de janvier.

AFP/M.R.

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