Un jeune homme a giflé mardi Manuel Valls, candidat à la primaire initiée par le PS, lors d’un déplacement de l’ex-Premier ministre dans la petite ville de Lamballe, en Bretagne.
En sortant de la mairie, Manuel Valls s’est prêté à un traditionnel serrage de mains. C’est alors qu’un jeune homme aux cheveux bouclés lui a tendu la main, une invitation qu’il a soudain transformée en gifle, tout en criant: « Ici, c’est la Bretagne ». L’ancien Premier ministre a tenté d’esquiver et le jeune homme n’a pu que le toucher légèrement au visage, a constaté une journaliste de l’AFP. Un membre du service de sécurité a aussitôt plaqué au sol le jeune homme.
Lamballe. Manuel Valls giflé par Letelegramme
Le ministre de la Défense et président de la région Bretagne, Jean-Yves Le Drian, qui accompagnait le candidat, a aussitôt demandé à Manuel Valls: « Ça va, Manuel? », avant de s’engouffrer avec lui dans leur voiture.
Peu après, Manuel Valls, détendu, a réagi à l’incident devant la presse: « Je ne suis pas venu parler de moi. Il y a toujours des individus qui veulent empêcher la démocratie de s’exprimer », a-t-il dit. Et d’ajouter: « Il y a ceux qui contestent la démocratie et ceux qui l’incarnent comme les hommes politiques. La démocratie ne peut pas être la violence. »
« Moi », a-t-il encore dit, « ce que je veux c’est convaincre les Français, qu’ils viennent voter, qu’ils se saisissent de leur destin (…) donc je vais au contact des Français, je n’ai pas peur. »
Plus tard, l’ancien Premier ministre a tweeté: « Rien, et surtout pas la violence, ne m’empêchera d’aller vers les Français. Je suis déterminé à leur parler et à faire gagner la gauche. » Le 22 décembre, Manuel Valls avait été enfariné alors qu’il visitait le marché de Noël à Strasbourg.
Remis à la gendarmerie de Lamballe, son agresseur, âgé de 18 ans, a été placé en garde à vue pour « violences sur une personne chargée d’une mission de service public », a-t-on appris auprès du parquet de Saint-Brieuc.
Selon l’entourage de Manuel Valls, il s’agirait « d’un jeune homme proche de l’extrême droite bretonne ». D’après le quotidien Le Télégramme, en garde à vue, il aurait « exprimé un ancrage et des motivations régionalistes ».
Le Quotidien / AFP
Dénonciation unanime
Les réactions ont été unanimes. Vincent Peillon a condamné sur Twitter « avec la plus grande fermeté (cette) agression physique », « contraire au respect des idées des autres qui est au cœur du débat démocratique ».
« Rien ne justifie la violence. Une démocratie vivante privilégie toujours le débat d’idées », a renchéri Arnaud Montebourg, tandis que Benoît Hamon condamnait « l’acte inacceptable de violence contre @manuelvalls à Lamballe ».
Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a jugé sur Public Sénat que « cette violence n’a(vait) pas sa place dans la République ». La député écologiste Cécile Duflot a tweeté: « Chacun connaît nos désaccords mais la violence physique qu’a subie Manuel Valls est choquante et inacceptable. Point ».
Et le candidat de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a condamné sur Facebook « les agressions physiques en politique comme dans la vie ». « Aucune incrimination contre Manuel Valls ne doit conduire à se manquer de respect à soi-même au point de frapper quelqu’un par surprise plutôt que régler son différend avec un bulletin de vote », a-t-il insisté.
À droite, le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a jugé cette agression « scandaleuse ». Selon lui, elle « traduit la montée de l’intolérance de la part d’extrémistes de plus en plus violents ».