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Macron chez Merkel pour ressouder leurs liens dans l’UE toujours plus divisée


Angela Merkel et Emmanuel Macron sont d'accord sur un point : la gestion des migrants doit être européenne. (photo AFP)

Unis au G7 face à Trump, Emmanuel Macron et une Angela Merkel politiquement affaiblie se retrouvent mardi en Allemagne pour négocier en particulier des alliances sur la crise migratoire et parachever une réforme de la zone euro.

Ce conseil franco-allemand, qui réunit plusieurs ministres des deux pays, devait initialement être consacré à l’élaboration d’une « feuille de route » franco-allemande sur la réforme de la zone euro, à mettre sur la table lors du sommet européen des 28 et 29 juin. Sur ce sujet, Paris et Berlin sont très proches d’un accord, a annoncé samedi soir Bruno Le Maire, ministre des Finances, à l’issue d’une ultime réunion avec son homologue allemand, Olaf Scholz. Mais ce dossier prioritaire pour la France risque d’être largement éclipsé par la question brûlante de l’accueil des migrants, après la crise déclenchée par l’Italie.

Gestion migratoire en priorité

Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, assistera à ce Conseil pour trouver les voies d’un accord et préparer le sommet de fin juin. Rome vient de fracasser le fragile statu quo dans l’UE en refusant d’accueillir des bateaux chargés de migrants venus d’Afrique. Après l’Aquarius dimanche, finalement accueilli par l’Espagne, son ministre de l’Intérieur Matteo Salvini (extrême-droite) a interdit ses ports à deux autres bateaux d’une ONG.

Angela Merkel et Emmanuel Macron sont d’accord sur un point : la gestion des migrants doit être européenne. Aussi tenteront-ils d’imaginer une réforme acceptable pour tous, même si des pays comme la Pologne et la Hongrie refusent catégoriquement d’ouvrir leurs frontières. Angela Merkel ne peut qu’adopter une ligne dure sous peine de voir éclater sa coalition gouvernementale : son ministre de l’Intérieur, représentant son aile droite, a déclaré vouloir constituer avec ses homologues italien et autrichien « un axe des volontaires » contre l’immigration clandestine. Volant à son secours vendredi, Emmanuel Macron a déclaré que « si les pays se mettent d’accord pour décider quelque chose, c’est au niveau (des chefs d’État et de gouvernement) que cela se passe ».

Paris n’escompte aucun accord des Européens fin juin sur une réforme du règlement de Dublin, qui stipule que les demandeurs d’asile seront renvoyés dans leur pays d’arrivée. En revanche la France espère un accord avec Berlin, puis au niveau européen sur le renforcement massif de Frontex, l’agence qui patrouille les côtes européennes, sur la création de centres de tri en Afrique et sur l’harmonisation du droit d’asile.

Question de gros sous

La réforme de la zone euro et sa mesure phare, la création d’un budget autonome lui donnant une capacité d’investir, grande ambition du président français, devrait également faire l’objet d’un compromis mardi avec Berlin. Le compromis s’annonce modeste face aux attentes françaises. Angela Merkel a déjà averti qu’elle accepterait un budget de la zone euro mais seulement de quelques dizaines de milliards d’euros, quand Paris plaidait pour plusieurs centaines de milliards. Angela Merkel est tiraillée entre son aile droite, qui redoute de voir l’Allemagne payer pour les pays trop dépensiers d’Europe du Sud, et son aile gauche, les sociaux-démocrates, qui lui demandent de ne plus faire preuve d’ « avarice » et de soutenir les positions françaises. Les deux pays devraient aussi s’accorder sur une base commune pour l’impôt sur les sociétés.

Dernier sujet phare de la rencontre, le renforcement de l’Europe de la défense, alors que Donald Trump menace de moins financer l’Otan. Angela Merkel s’est dite « favorable » à la proposition française d’une « initiative européenne d’intervention », sorte d’état-major de crise commun regroupant une dizaine de pays dont l’Allemagne et la Grande-Bretagne. Paris espère conclure mardi un accord avec Berlin pour mettre le projet sur les rails dès juin.

Le Quotidien/AFP

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