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[Luxemburgensia] Faut-il s’inventer une identité ?

490_0008_14807128_201707131952_0001Les livres d’histoire du Luxembourg s’écrivaient jadis en langue allemande (Koch, Margue) ou en français (Trausch). La distinction élitiste est devenue de moins en moins importante, puisque les manuels d’histoire à l’intention de l’enseignement secondaire ou secondaire technique, qu’ils soient rédigés en langue allemande ou française, sont diffusés par des maisons d’édition étrangères et contiennent tout sauf des épisodes d’histoire nationale. Cela ne semble absolument pas émouvoir outre mesure les populistes.

La rare exception d’un manuel scientifique d’histoire analytique est le livre anglophone Inventing Luxembourg. Representations of the Past Space and Language from the Nineteenth to the Twenty First Century, déjà paru en 2010 et auquel ont contribué Pit Péporté, Sonja Kmec, Benoît Majerus et Michel Margue (ISBN 978-90-04-18176-2). On peut constater aujourd’hui qu’au moment où l’Université du Luxembourg se mettait en place, la tentative d’anglophoniser l’historiographie n’a pas eu une grande résonance non plus. Mentionnons encore le beau livre d’Émile Haag [traduit de l’édition originale française 2011, (2011, ISBN 978-2-87954-233-5)].

L’audience internationale de produits anglophones historiographiques n’a pas eu la dynamique escomptée dans le milieu universitaire, malgré l’originalité de l’approche des auteurs dans les deux cas mentionnés. L’environnement scientifique grand-ducal ne perd pas grand-chose en gardant les langues allemande et française.

Jean Rhein

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