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L’horizon en Bleu s’assombrit pour Benzema


Dans les extraits téléphoniques, le joueur du Real dit aussi avoir affirmé à Valbuena qu'il avait vu la fameuse "sex-tape": "Il était tout blanc (...) Il commençait à avaler deux, trois fois de travers". (photo AFP)

L’avenir de Karim Benzema en équipe de France et sa participation à l’Euro-2016 apparaissent de plus en plus hypothétiques après la publication d’écoutes téléphoniques sur l’affaire du « chantage à la sex-tape » contre Mathieu Valbuena.

L’attaquant du Real Madrid est mis en examen pour « complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs » et la justice s’interroge sur son rôle dans cette affaire. Après Europe 1 mardi, le journal L’Equipe a publié mercredi le contenu d’une conversation téléphonique, le 6 octobre, entre Benzema et son ami d’enfance, Karim Zenati, présenté comme un cheval de Troie des maîtres-chanteurs présumés. Sur un ton parfois désinvolte, la star des Bleus (27 ans, 81 sélections, 27 buts) y relate son entretien la veille avec Valbuena alors que la sélection est rassemblée au Centre national du football à Clairefontaine.

« Il nous prend pas au sérieux (…) Je lui ai dit: Moi je vais t’arranger la sauce (…) Si tu veux que la vidéo soit détruite, mon ami vient te voir à Lyon, vois directement avec lui et toi tu parles avec lui, tu envoies personne« , explique Benzema à Zenati selon la retranscription de cette conversation.

Deschamps en position inconfortable

Dans ces extraits, le joueur du Real dit aussi avoir affirmé à Valbuena qu’il avait vu la fameuse « sex-tape »: « Il était tout blanc (…) Il commençait à avaler deux, trois fois de travers ».

L’enquête, confiée à la juge d’instruction versaillaise Nathalie Boutard, doit désormais déterminer si la tonalité des échanges entre Benzema et Valbuena est bienveillante, comme le martèle le camp de l’attaquant, ou pressante et insistante, selon une source proche du dossier. L’audition de Valbuena, qui doit être entendu prochainement, est donc particulièrement attendue.

Me Sylvain Cormier, qui défend Benzema, a de nouveau réfuté mardi toute implication de son client et annoncé qu’il allait déposer plainte pour « violation du secret de l’instruction » après la publication des écoutes. Benzema va « mal », a déclaré son autre avocat, Alain Jakubowicz, sur BFMTV. « Il est montré du doigt, on le fait passer au mieux pour un imbécile, au pire pour un délinquant. Il n’est rien de tout cela ».

Quoi que décide la justice, l’image de Benzema et donc de l’équipe de Francet est écornée par cette affaire. Ce qui place le sélectionneur Didier Deschamps dans une situation extrêmement inconfortable à sept mois de l’Euro (10 juin-10 juillet).

« Il ne va pas être son ami »

Le temps judiciaire n’épouse pas le calendrier sportif et Benzema est engagé dans une course contre la montre. Si sa mise en examen n’est pas levée d’ici le coup d’envoi du Championnat d’Europe, le patron des Bleus pourra difficilement envisager le tournoi avec son avant-centre N.1.

L’Euro ayant lieu en France, la pression populaire, médiatique et politique risque d’être intenable. Le ministre des Sports Patrick Kanner a déjà déclaré que les instances dirigeantes du football français pourraient « réfléchir » à la mise à l’écart des joueurs mis en examen par la justice.

Le contrôle judiciaire de l’attaquant lui interdisant de rencontrer Valbuena, Deschamps a décidé de se passer des deux joueurs pour affronter l’Allemagne et l’Angleterre, les 13 et 17 novembre. Mais, quels que soient les développements de l’enquête, comment envisager pour la suite une saine cohabitation entre eux?

Valbuena va se constituer partie civile pour pouvoir avoir accès au dossier, a indiqué son avocat, Me Didier Domat, mardi à l’AFP, reconnaissant que son client n’a « pas d’animosité particulière » envers Benzema. « On ne peut pas rester insensible à ce qu’on voit dans la presse. C’est sûr que si on découvre que tout cela est vrai, il ne va pas être son ami », a-t-il toutefois poursuivi.

On attend aussi de savoir ce que décidera la Fédération française de football, qui n’avait pas hésité à sévir lourdement après la grève de l’entraînement des Bleus au Mondial-2010 et les incartades de Samir Nasri à l’Euro-2012.

AFP

 

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