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Les grèves n’auront pas d’impact majeur sur la croissance en France


La banque centrale a revu nettement à la baisse ses chiffres pour 2020 et table désormais sur une croissance de 1,1%. (Illustration / AFP)

La Banque de France a écarté lundi un impact significatif des mobilisations contre la réforme des retraites sur la croissance, en maintenant sans changement sa prévision pour cette année, mais en abaissant nettement celle pour 2020 en raison du ralentissement mondial.

La Bdf a confirmé sa prévision de croissance française à 1,3% pour cette année, sur laquelle s’était aligné le gouvernement quelques heures plus tôt, a indiqué son directeur général, Olivier Garnier, lors d’une conférence de presse. « Cette prévision est robuste (face) à des effets causés par la prolongation des mouvements sociaux », a-t-il expliqué, rappelant que la Banque de France avait confirmé il y a une semaine sa prévision pour le quatrième trimestre à 0,2% alors que les mouvements sociaux avaient déjà débuté. « C’est naturellement une vraie gêne pour les commerçants et les salariés », a reconnu le gouverneur de la BdF François Villeroy de Galhau, dans un entretien accordé au Figaro à l’occasion de la publication des prévisions de croissance de son institution. « Notre expérience historique est cependant que ces mouvements pèsent finalement peu sur la croissance de l’économie, avec plutôt un simple décalage de l’activité, notamment avec les Gilets jaunes il y a un an et lors des grandes grèves de 1995 », a-t-il assuré.

En revanche, la banque centrale a revu nettement à la baisse ses chiffres pour 2020 et table désormais sur une croissance de 1,1%, son taux le plus bas depuis 2016 lorsqu’elle avait atteint péniblement 1%. En septembre, elle tablait encore sur 1,3% pour l’année prochaine. Garnier a attribué le ralentissement de la croissance mondiale aux tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, et au fort ralentissement de l’économie allemande, qui devrait enregistrer une croissance deux fois moins forte que la France en 2019 et en 2020. « La France a subi un choc externe en 2019 qui est un peu plus marqué et un peu plus prolongé que ce que l’on escomptait initialement », a expliqué Garnier, qui a souligné que la demande externe « est presque aussi basse pour la France qu’en 2012 » lors de la crise de la zone euro. Garnier qualifie ce repli de « petit tassement » et table sur un léger rebond à partir de 2021 à 1,3%, tout comme en 2022. Le ministre des Finances Bruno Le Maire a, pour sa part, revu à la baisse la prévision de croissance pour la France en 2019 à 1,3% contre 1,4% auparavant. L’Insee table également sur 1,3% cette année et devrait dévoiler mardi ses chiffres pour 2020.

LQ / AFP

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