Le procès d’une quinzaine de personnes présentées comme des figures du banditisme et de vieux briscards de la «Dream Team», une équipe de braqueurs chevronnés, a débuté lundi devant le tribunal correctionnel de Lyon.
Mises en examen essentiellement pour «recel de vol en bande organisée, association de malfaiteurs et infraction à la législation sur les armes et les explosifs en bande organisée», 17 personnes ont été renvoyées devant le tribunal correctionnel après la découverte, présentée comme fortuite, d’une cache d’armes et de véhicules volés dans un garage de l’Ain en 2012.
Le cas d’un prévenu, Jean-Marie Struffi, a été disjoint en raison de son état de santé. M. Struffi, qui est actuellement détenu à Marseille, dans le cadre d’une condamnation fin 2014 à six ans de prison pour association de malfaiteurs et détention d’explosifs, sera jugé pour les mêmes faits le 11 mars 2016. Un autre prévenu n’était pas présent lundi matin à l’audience.
Le tribunal a commencé lundi l’examen de la personnalité des 15 prévenus présents, en particulier celle de Daniel Bellanger, 58 ans, qui «clame son innocence». Surnommé le «grand Daniel» ou «Babar», il a toujours nié être membre de la «Dream Team», un gang à géométrie variable auquel les services de police imputent plusieurs vols à main armée retentissants dans les années 1990-2000.
Silhouette massive qui dépasse le mètre quatre-vingt-dix, crâne rasé et lunettes à monture noire, mains larges comme des battoirs, M. Bellanger, 58 ans, a déploré «la publicité mensongère» qui lui est faite.
«J’ai toujours dit que je n’avais jamais fait partie de la Dream Team», a-t-il déclaré au président du tribunal, Jean-Hugues Gay. «Je pense qu’il y a une dynamique qui consiste, pour le parquet et les services de police, à régulièrement essayer de me faire manger des affaires», a-t-il ajouté.
Et de mettre en avant ses acquittements et relaxes dans des affaires de braquages pour lesquelles il avait été inquiété. «Je suis au chômage comme quatre millions de Français», a-t-il souligné, attendant d’être relaxé «pour revenir en Espagne» où il réside et «recommencer sa vie».
Dans le garage de l’Ain, à Tramoyes, une commune située à la périphérie de l’agglomération lyonnaise, une trentaine d’armes, de l’explosif PEP 500, des talkies-walkies, des brouilleurs d’ondes et de puissantes berlines avaient été découverts. De l’ADN appartenant à plusieurs prévenus avait également été mis en évidence par les policiers. Parmi eux, des figures réputées proches du grand banditisme. Le procès doit se dérouler jusqu’au 11 décembre.
AFP/M.R.