« Le monstre, c’est elle ! »

Jusqu’à présent, elles semblaient s’entendre comme larrons en foire. Car avant leur passage devant le juge d’instruction, elles avaient notamment tenté de se concerter par courrier (lire ci-dessous) . Cette entente a toutefois volé en éclats, lundi après-midi, une fois que les deux prévenues se sont retrouvées à la barre. « J’en ai marre d’être en prison, de payer pour les autres. Le monstre, c’est elle! », a clamé Tania M. en montrant du doigt sa meilleure copine Brigitte D.

« Ma famille a besoin de moi. J’ai juste menti pour mon fils. Je ne suis pas un criminel », a encore affirmé la prévenue. Avant d’enchaîner  : « C’est trop, trop de gens sont impliqués. Je ne suis pas d’accord que mon fils paye pour cela. » Lorsque le président de la chambre criminelle, Prosper Klein, lui a demandé qui avait concrètement tué Henri Z. à Porto Seguro, sa réponse a été  : « Brigitte, Diego et les hommes. »

D’après les déclarations de Tania M., c’est Brigitte D. qui a fait assassiner Henri Z. Pour ce faire, elle aurait utilisé son fils Diego M. qui a engagé des hommes de main. Le 25  octobre  2011 au soir, Diego M. et Brigitte D. auraient amené Henri Z. sur le lieu du crime où les deux hommes réquisitionnés seraient passés à l’acte. Les 20  000  euros versés au Brésil, qu’on retrouve dans le dossier, auraient été destinés aux hommes et non pour l’achat d’une voiture à Diego M.

«C’est Tania M. qui a téléphoné à son fils»

À la barre, Tania M. a également lâché que par le passé Brigitte D. avait déjà tenté de tuer Henri Z. à plusieurs reprises, entre autres avec des médicaments. Enfin, c’est Brigitte D. qui aurait insisté pour qu’elle les accompagne lors de son voyage de noces avec Henri Z. « Elle m’a manipulée », a souligné Tania M. qui clame son innocence.

À la différence de Tania M., la prévenue Brigitte D. était bien moins loquace, hier. « Ce n’est pas moi », a déclaré l’épouse de Henri Z. avant de renvoyer la balle à sa meilleure amie. « C’est elle qui m’a poussée. C’est elle qui a téléphoné à son fils. » D’après la version de l’épouse de Henri Z., ce sont donc Tania M. et son fils Diego M. qui ont conspiré à la mort de Henri Z. et elle aurait eu peur de dénoncer ce complot. Des déclarations que Prosper Klein a du mal à croire. « Il est possible que Tania M. ait demandé à son fils d’engager des hommes de main. Mais cela ne change rien pour celui qui est le moteur de tout cela et/ou le bénéficiaire direct », note-t-il. Il poursuit  : « Si Tania M. a trempé dans cette opération, cela ne peut être qu’avec votre accord. Vous êtes la seule bénéficiaire de l’héritage. »

Le procès se poursuit ce mardi après-midi. La prévenue recevra une dernière chance de dire la vérité intégrale à la chambre criminelle.

Fabienne Amborst

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Une lettre compromettante

Au début de la séance de ce lundi, l’enquêteur s’est une nouvelle fois penché sur la correspondance que les deux prévenues ont échangée en prison. Dans l’une des lettres interceptées par le personnel de prison, le souci principal de Tania M. était de se concerter avec Brigitte D. avant de passer devant le juge d’instruction. «Il faut travailler ensemble avant le rendez-vous chez Stirn. Seulement ainsi oon peut sortir d’ici», écrit-elle avant d’encourager son amie  : «Tu dois être forte et ne pas perdre la tête.»

Un autre détail saillant de ce courrier est que Tania M. note que, selon son avocat, pour l’instant «il n’y a pas de preuves».  Enfin, se profile entre les lignes le projet de partir en voyage avec l’argent demandé en réparation de leur incarcération  : «Avec cet argent, on fait une bonne croisière.»