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Le déficit public plus bas que prévu en 2015


Le ministre des Finances Michel Sapin, à Paris le 16 mars 2016. (Photo : AFP)

L’Insee doit publier vendredi le chiffre définitif du déficit en France pour 2015, attendu en baisse par le gouvernement, qui espère convaincre Bruxelles de son sérieux budgétaire malgré la série de nouvelles dépenses annoncées en 2016.

Dans son projet de budget, Bercy s’était engagé à ramener le déficit public – incluant celui de l’Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités locales – à 3,8% du produit intérieur brut (PIB) l’an passé, après 3,9% en 2014. «Non seulement» cet objectif «a été atteint, mais il sera même dépassé, amélioré», a assuré début mars le ministre des Finances Michel Sapin, en précisant que le déficit en 2015 serait «inférieur» aux prévisions du gouvernement.

Atteindra-t-il la barre des 3,7%? Celle des 3,6%? Descendra-t-il plus bas? «Le plus probable, c’est qu’on soit autour de 3,7%», estime Christopher Dembik, économiste de Saxo Banque. «En deçà de 3,6%, ça paraît difficile», ajoute-t-il. Le déficit du budget de l’Etat, d’ores et déjà rendu public, a ainsi été plus faible que prévu en 2015, à 70,5 milliards d’euros contre 73,3 milliards inscrits dans le projet de loi de finances.

En cause notamment: une baisse des dépenses (371,8 milliards contre 377,7 milliards fin 2014), liée en partie à la charge de la dette, qui a diminué de près d’un milliard d’euros du fait du faible niveau des taux d’intérêt. Les recettes, quant à elles, ont continué à augmenter, grâce au dynamisme de l’activité du service de traitement des avoirs dissimulés à l’étranger (STDR), la cellule chargée de régulariser les dossiers des évadés fiscaux «repentis», qui a rapporté 2,65 milliards d’euros à l’Etat.

La Sécurité sociale, qui représente à elle seule près de la moitié de la dépense publique, a également fait mieux que prévu en 2015, avec un déficit de 10,7 milliards contre 12,8 milliards attendus, selon les chiffres publiés mi-mars par Bercy. «En quatre ans, nous avons divisé par trois le déficit du régime général», s’est félicité la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine, attribuant ce résultat à «une maîtrise des dépenses sans précédent».

«On est en période préélectorale»

Qu’en sera-t-il des collectivités locales, seule partie de l’équation encore inconnue à ce stade? Afficheront-elles en 2015 un dérapage supérieur aux attentes? Feront-elles mieux que prévu? Accusées par la Cour des comptes d’être en grande partie responsables du dérapage du déficit public ces dernières années, en raison de fortes dépenses de fonctionnement, les collectivités pourraient avoir fait des progrès lors de l’exercice 2015.

Selon une étude de l’Association des DRH des grandes collectivités, la progression de leur masse salariale n’aurait ainsi pas dépassé 2% en 2015, du fait des réductions d’effectifs. Ce qui laisse entrevoir là aussi un déficit au moins contenu. «La question, c’est de savoir si cette politique sera maintenue pour la dernière année du quinquennat», souligne toutefois Christopher Dembik, qui dit «en douter»: «on est en période pré-électorale. Le déficit en 2016 risque de passer au second plan».

Le gouvernement a de fait annoncé une série de nouvelles dépenses depuis début 2016, en faveur de l’emploi (deux milliards d’euros), des agriculteurs (près de 825 millions d’euros) mais aussi des fonctionnaires (200 millions de hausse salariale en 2016) ou encore des jeunes. «Nous tiendrons nos engagements», assure pourtant Michel Sapin, qui souligne que Bercy a su faire face en 2015 à des dépenses supplémentaires, pour lutter contre le terrorisme ou soutenir l’investissement des entreprises, sans dévier de ses objectifs.

L’objectif pour cette année est plus ardu: le gouvernement s’est engagé à ramener le déficit public à 3,3%, avant de repasser en 2017 sous la barre des 3% fixée par le «pacte de stabilité» européen. Un effort jugé indispensable pour contenir la dette publique. Cette dernière, qui découle des déficits accumulés depuis trente ans, s’élève aujourd’hui à près de 2.100 milliards d’euros, soit 96,9% de la richesse nationale. Le gouvernement s’est engagé à faire baisser ce ratio, assurant que la barre symbolique des 100% ne serait pas franchie.

Le Quotidien/AFP

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