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Kevin Ruppert, le poissard qui cache un buteur prolifique

Kevin Ruppert est de retour sur les terrains. Une bonne nouvelle pour tout le monde, sauf pour les défenseurs de BGL Ligue. (Photo Julien Garroy)

[BGL Ligue – 22e journée] Près d’un an après son dernier match, l’attaquant de Strassen Kevin Ruppert (24 ans) a rejoué en Coupe, mercredi au Fola.

Ce dimanche, l’UNA comptera sur lui pour le derby face au RFCU. Car derrière ce poissard qui a cumulé trois grosses blessures en moins d’un an se cache un buteur prolifique.

Quand on n’a plus joué depuis près d’un an, y a-t-il forcément une crainte de se reblesser le jour où l’on revient sur un terrain ?

Kevin Ruppert : Je mentirais si je disais que je n’ai pas eu peur. C’était quelque part dans ma tête, oui. Mais il y avait tellement de joie que c’est ça qui a pris le dessus. J’avais envie de courir, de toucher le ballon.

À peine dix secondes après votre entrée contre le Fola, il y a eu ce tacle fou de Tom Laterza. Avez-vous eu peur d’être blessé et l’avez-vous engueulé, lui qui est un de vos amis ?

En réalité, c’est mon meilleur pote. On est encore partis en vacances en Thaïlande cet hiver. Il a dû se dire que puisque j’étais sur le terrain, j’étais prêt à tout. C’était peut-être une manière de me souhaiter un bon retour. Le tacle était assez violent, mais je me suis relevé. Pour mon premier match, Tom a quand même réussi à me casser le petit doigt !

Le matin du match, vous avez posté une photo sur Facebook avec des photos des blessures qui ont pourri vos derniers mois, en indiquant que vous étiez de retour après 356 jours. Vous avez fait comme en prison en dessinant des petits bâtons à la fin de chaque journée ?

Un peu ! En fait, en attendant de passer le concours de professeur de sport, j’ai un boulot où il n’y a pas grand-chose à faire (NDLR : il est gardien dans un parking). Alors j’ai pris le temps de compter depuis combien de jours je n’avais pas joué. J’ai compté les jours. Il y en avait 356.

À la base, on parlait d’une indisponibilité de 4 à 6 mois…

En fait, je n’ai pas eu de chance. En février 2015, contre Hamm, Dino Toppmöller est tombé sur moi. Son genou a tapé dans mon œil : fracture de l’os malaire. J’ai dû m’asseoir six semaines sur le banc. On m’a alors mis un masque sur mesure. J’ai enfin pu jouer contre Erpeldange, en avril. Dix minutes après mon entrée : rupture des ligaments croisés. Je pensais revenir cet hiver. J’ai fait la préparation, mais le jour de mon retour en amical contre une équipe allemande, je me suis fracturé la rotule, comme ça, en tapant dans le ballon. Les médecins n’ont toujours pas compris comment j’ai pu me faire ça tout seul.

Vous avez assisté des tribunes à la montée historique de Strassen et à sa belle saison en BGL Ligue. Comment l’avez-vous vécu ?

Au début, quand je venais les voir, j’étais content, mais dès que je mettais le pied dans ma voiture, j’étais assez triste. Tous les joueurs qui ont un jour regardé un match des tribunes savent de quoi je parle. La frustration est énorme. Le pire, c’était le match de barrage (NDLR : 3-0 contre Käerjeng devant plus de 2 000 spectateurs).

Je m’étais blessé un mois plus tôt, j’avais essayé de m’y préparer, mais ne pas être avec mes coéquipiers sur le terrain, c’était insupportable. Je suis reconnaissant envers les personnes qui m’ont encouragé pendant cette année : ma famille, mes potes, mes coéquipiers, le coach (NDLR : Patrick Grettnich) et surtout ma copine Sarah ! Il y a eu pas mal de jours où j’ai été chiant et c’est elle qui a dû subir tout ça.

Juste avant que vous ne vous fassiez les ligaments croisés, deux clubs désiraient vous recruter (NDLR : le Fola et Mondorf). On imagine qu’aujourd’hui, vous n’êtes plus du tout dans l’optique d’un départ…

À l’époque non plus. Je n’ai aucune raison de partir de Strassen. On dit souvent que c’est un club familial, mais on ne dit pas assez que si on en est là, c’est parce qu’on a un super comité. Ailleurs, c’est loin d’être comme ça ! Ah oui, j’y repense, cet hiver, un club de BGL Ligue a contacté Strassen pour essayer de me recruter. Je ne sais pas lequel c’est, le coach n’a pas voulu me dire. Mais c’est bien de savoir que même si je n’avais pas joué depuis longtemps, on se souvenait encore de moi.

Vous formiez un duo redoutable avec Mickaël Jager en PH (NDLR : à lui seul, Ruppert a inscrit 35 buts lors des deux dernières saisons). Si vous aviez été là cette saison, vous pensez que Jager en serait à plus que 16 buts ?

Micka et moi, on n’est pas seulement des coéquipiers mais des amis. Sachant que je provoque deux ou trois penalties par saison, je dirais qu’il en serait à deux ou trois buts de plus.

En votre absence, Edis Agovic a explosé en attaque. Considérez-vous que vous avez perdu votre place de titulaire ?

Edis a été très bon, c’est sûr. Mais quand j’étais là, il jouait sur un côté et il faisait un super boulot. Et quand on lui demande à quel poste il préfère jouer, il répond « sur un côté ». Alors…

Votre objectif pour la fin de saison, c’est quoi ? Ne pas vous blesser ? Marquer un but ?

Il y a de fortes chances que la 4e place soit synonyme d’Europa League. Ça, c’est l’objectif. On a notre destin en main puisqu’on va recevoir la Jeunesse et le Progrès. Si je peux marquer le 1-0 à la 93e minute contre Niederkorn, ce serait beau.

Entretien avec Matthieu Pécot

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