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Ils peuvent rester dans la police


Deux des trois policiers condamnés pour avoir toléré la commission d’actes de proxénétisme dans un cabaret avaient fait appel pour sauver leur travail.

La Cour d’appel a confirmé, hier, les peines d’emprisonnement prononcées en première instance contre les trois policiers jugés coupables dans une affaire de proxénétisme dans un cabaret rue d’Audun à Esch-sur-Alzette. Les deux policiers qui avaient fait appel ont cependant sauvé les meubleset c’était là leur objectif: ils peuvent rester dans la police. L’interdiction du droit de travailler dans la fonction publique pour une durée de cinq ans a été levée.

Les trois jeunes policiers du centre d’intervention de la police d’Esch-sur-Alzette qui ont été condamnés passaient régulièrement une partie de leur service de nuit au comptoir d’un cabaret rue d’Audun. Ils y consommaient gratuitement diverses boissons. En contrepartie, ils dénonçaient au souteneur les contrôles de police ou de la douane pour lui permettre d’échapper à toute répression. C’est entre juillet 2010 et décembre 2012 que le souteneur aurait exploité des femmes dans le cabaret. En première instance, un policier et une policière avaient été condamnés à un an de prison avec sursis et une amende de 1 500 euros. Le troisième avait écopé de 18 mois de réclusion, dont 12 avec sursis, et d’une amende de 2 000 euros.

Sur les trois policiers, seuls les deux policiers qui n’avaient pas été condamnés à de la prison ferme avaient fait appel. Devant les juges de la Cour d’appel, ils ont expliqué espérer «sauver leur travail». Outre la peine d’emprisonnement et l’amende, les policiers avaient en effet été suspendus de leurs fonctions et interdits de travailler dans la fonction publique pour une durée de cinq ans. C’est cette dernière sanction qui les avait amenés à faire appel.

À la barre, les trois prévenus ont déclaré n’avoir rien fait d’autre que ce qu’ils avaient appris. «Manquer lors du service de nuit était tout à fait normal à l’époque à Esch-sur-Alzette. On a fait ce que les agents plus anciens faisaient également», avaient-ils affirmé.

Dans l’attente de la procédure disciplinaire

Dans son réquisitoire, l’avocat général Serge Wagner s’est toutefois opposé à la suspension de l’interdiction du droit de travailler dans la fonction publique. Certes, il a évoqué la circonstance atténuante du «laisser-faire» en vigueur à l’époque au centre d’intervention d’Esch-sur-Alzette. «Mais l’erreur des autres n’atténue pas la gravité de celle des prévenus», avait-il ajouté. Il a requis la confirmation dans les grandes lignes des peines prononcées en première instance contre les trois jeunes policiers, âgés aujourd’hui de 30 à 33 ans. D’après le parquet général, ce n’est pas par omission que les trois policiers ont laissé se produire des actes de proxénétisme dans le cabaret rue d’Audun. Ils auraient agi activement.

Retrouvez l’intégralité de cet article de notre journaliste Fabienne Armborst dans le Quotidien papier de ce mercredi.

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