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Gilets jaunes : des mesures contre les manifestants violents


L'acte VIII samedi dernier a connu une nouvelle flambée de violences. (illustration AFP)

Face à une nouvelle série de débordements lors du huitième samedi de mobilisation des gilets jaunes, le gouvernement français doit annoncer de nouvelles mesures contre les manifestants violents, à l’image d’un ancien boxeur, arrêté pour avoir agressé un gendarme.

Le Premier ministre fera des « annonces » au journal de 20h de TF1 pour durcir le « dispositif d’ordre public », ont fait savoir ses services. « Face aux violences inacceptables qui se poursuivent sur le territoire, le gouvernement entend afficher une très grande fermeté et faire évoluer son dispositif d’ordre public », a précisé le cabinet du Premier ministre. « Face à l’ultra violence, il faut de l’ultra sévérité » contre les « voyous », a plaidé le ministre des Comptes Publics Gérald Darmanin, alors que l’exécutif s’apprête à lancer en parallèle un « grand débat national » à partir de la semaine prochaine.

Les images de violences lors ou en marge de manifestations des gilets jaunes ont fait le tour du monde depuis le début du mouvement mi-novembre, qu’elles visent des forces de l’ordre prises à partie, des symboles comme l’Arc de Triomphe tagué, des quartiers de Paris vandalisés, ou encore des manifestants blessés partout en France. Lors de l’acte VIII qui a rassemblé quelque 50 000 personnes samedi, 345 personnes ont été interpellées dans toute la France, dont 281 placées en garde à vue.

Fichier spécifique et incarcération

A Paris, des individus sont parvenus, en défonçant la porte avec un engin de chantier, à pénétrer dans l’enceinte du ministère du porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, qui a dû être exfiltré. Des journalistes ont également été pris à partie. Les journalistes du service reportage de la chaîne BFMTV ont décidé de ne pas couvrir les actions des gilets jaunes ce lundi pour protester contre les agressions subies par plusieurs de leurs collègues.

Un ex-boxeur soupçonné d’avoir agressé deux gendarmes sur une passerelle enjambant la Seine, à Paris, s’est présenté de lui-même à la police lundi matin et a été placé en garde à vue. Face à cette nouvelle flambée de violences, des syndicats de policiers, dont Alliance, réclament la création d’un fichier de personnes interdites de manifestations. Sur le modèle des interdits de stade, elles devraient pointer au commissariat lors d’évènements sensibles.

Autre mesure demandée par des représentants des forces de l’ordre : le placement sous mandat de dépôt des personnes condamnées à de la prison ferme pour des violences en marge de manifestations, signifiant leur envoi en maison d’arrêt dès leur condamnation.

« Capitulation morale » de l’opposition

Samedi soir, le secrétaire d’État à l’Intérieur Laurent Nuñez avait évoqué une « réflexion en cours » au sein du gouvernement sur un possible « durcissement de la législation pénale dans un certain nombre de circonstances », y compris via un nouveau « fichier ».

Le gouvernement s’en est aussi pris à l’opposition, coupable à ses yeux de ne pas – ou du moins pas assez – condamner les violences. Benjamin Griveaux a dénoncé « une capitulation morale et intellectuelle », visant notamment le leader de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, qui, selon Benjamin Griveaux, « a quitté le champ républicain ».

LQ/AFP

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