Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Le petit prodige du FC Metz vit ses week-ends avec la réserve en ce moment. Dans un contexte compliqué pour les pros, c’est un autre moyen, pour le Luxembourgeois, de s’aguerrir au football d’adultes.
Pour voir Vincent Thill à l’œuvre avec le FC Metz actuellement, il faut suivre les entraînements des professionnels en semaine et se rendre au chevet de l’équipe réserve le week-end. L’international luxembourgeois n’est plus convoqué dans le groupe de L1 depuis le 2 octobre et la venue de Monaco (0-7), un ouragan qu’il a d’ailleurs observé du banc.
Ensuite, le jeune milieu offensif a vu Sarreguemines et la Blies plutôt que l’OM et son flamboyant Vélodrome. Son nom a disparu des convocations pour se déporter sur les feuilles de CFA 2. Son programme, ce dimanche, sera donc la venue du leader, Schiltigheim, du côté du stade du Haut de Blémont.
Gros match en perspective mais petit pas en arrière, donc. Comment le vit Thill ? « Sans rechigner , dit Sébastien Muet, responsable technique du centre de formation. De toute façon, on n’a jamais eu de problème d’investissement avec lui. Vincent a envie de progresser et il travaille pour. »
«Se confronter à l’impact»
Philippe Hinschberger n’est pas inconscient. L’entraîneur ne peut lancer un garçon de 16 ans en L1, dans un contexte de résultats en berne. À l’heure où l’expérience et les épaules sont requises, Thill échappe donc à la rotation professionnelle. D’où ce retour à la case amateurs. Muet : « Il a besoin de se confronter à l’impact et aux duels d’un football d’adultes pour compléter son bagage. Alors on privilégie le CFA 2, plutôt que les U19. »
Cette gestion d’un adolescent est « parfaitement réfléchie », soutient le dirigeant. Elle suppose également un travail physique adapté. « Là aussi, Vincent fait l’objet d’un renforcement musculaire spécifique car son morphotype et son organisme sont toujours en développement. Le préparateur physique Hugo Cabouret et l’ensemble du staff veillent à quantifier et individualiser cette approche. »
Metz a toujours insisté sur les bénéfices du temps dans le cas de ce talent précoce. D’autres le pensent aussi, à l’instar de Sébastien Meyer qui l’a vu à l’œuvre. « J’ai été étonné par ses déplacements, avec ou sans ballon , note l’entraîneur de Sarreguemines. Il essaie toujours de faire le nécessaire pour être servi dans les meilleures conditions. On sent qu’il est pétri de talent, qu’il a un truc, mais il faut sans doute attendre qu’il gagne en volume physique et en intensité. »
Ce jour-là, Vincent Thil s’était démarqué autrement au stade de la Blies. « Un tacle en retard et par-derrière sur un de mes joueurs , sourit le coach. Il aurait mérité un rouge à mon avis. » Carton jaune seulement. Même l’arbitre a pris soin de lui…
Christian Jougleux (Le Républicain Lorrain)
