Face à Trump, la chute annoncée de Wall Street n’a pas eu lieu

Wall Street montait mercredi à la mi-séance, s’orientant contre toute attente nettement dans le vert après l’élection du républicain Donald Trump à la présidence américaine, pourtant présentée comme un grand facteur d’incertitudes : le Dow Jones prenait 1,14% et le Nasdaq 1,03%.

Vers 18h, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average avançait de 209,45 points à 18.542,19 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 53,34 points à 5.246,83 points. L’indice élargi S&P 500 gagnait 22,83 points, soit 1,07%, à 2.162,39 points. Quelques heures après l’annonce de la victoire de M. Trump dans la course à la Maison blanche, « on est désormais fixés… Même si beaucoup d’investisseurs ne sont pas satisfaits du vainqueur », a résumé Sam Stovall. « C’est une bonne occasion de passer à l’achat. »

Les marchés mondiaux, sur lesquels les investisseurs affichaient une large préférence à l’idée d’une victoire de la démocrate Hillary Clinton, ont d’abord chuté face à la victoire inattendue de M. Trump, mais Wall Street a rapidement trouvé de l’élan après quelques hésitations à l’ouverture. « Beaucoup de gens avaient recommandé de profiter de la baisse pour faire des achats », a expliqué M. Stovall.

« Et, du coup, il n’y a plus de baisse du tout. » Parmi les éléments susceptibles de rassurer les investisseurs, qui digèrent par ailleurs une victoire des républicains aux législatives organisées parallèlement, les observateurs citaient la volonté de M. Trump d’investir dans les infrastructures, ainsi que l’éloignement du risque constitué par une présidence Clinton pour des secteurs particuliers comme les laboratoires pharmarceutiques.

Qui plus est, « M. Trump a contribué à améliorer la situation sur les marchés avec une allocution pendant laquelle il a souligné le besoin de rassembler un pays divisé », a remarqué dans une note Patrick O’Hare, de Briefing. Enfin, certains experts avançaient que la Réserve fédérale (Fed) pourrait être incitée à ne pas relever ses taux en décembre, alors que les investisseurs ne doutaient guère plus qu’elle limiterait son soutien à l’économie à cette occasion.

La défense avance

Parmi les valeurs, le secteur financier était en forme, voyant disparaître le risque d’un resserrement des régulations en cas de victoire démocrate: JPMorgan prenait 5,38% à 73,80 dollars, Goldman Sachs 3,48% à 188,26 dollars et Wells Fargo 5,08% à 47,86 dollars. Dans le même ordre d’idée, le secteur pharmaceutique se montrait florissant: Merck gagnait 6,94% à 64,71 dollars et Bristol-Myers Squibb 7,18% à 56,98 dollars. Les titres liés au secteur de la défense profitaient également du sentiment d’incertitude géopolitique éveillé par la victoire de M. Trump: Raytheon bondissait de 7,52% à 146,77 dollars et Lockheed Martin de 5,67% à 252,75 dollars.

Quelques entreprises réagissaient par ailleurs à des actualités spécifiques, comme le groupe de médias Viacom, qui gagnait 1,31% à dollars malgré l’annonce d’un chiffre d’affaires trimestriel jugé décevant. Dish Network, spécialiste de la télévision par satellite , prenait 1,01% à 57,25 dollars après avoir nettement fait progresser son bénéfice net au dernier trimestre. Le site d’avis en ligne TripAdvisor chutait de 16,45% à 52,72 dollars après avoir considérablement déçu les investisseurs par une faible progression de ses ventes trimestrielles.

Le marché obligataire chutait, le rendement des bons du Trésor à 10 ans montant à 1,986% contre 1,858% mardi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,793%, contre 2,619% précédemment. Après avoir chuté dans la nuit, le dollar rebondissait de son côté face à l’euro, s’affichant à 1,0949 dollar pour un euro pour 1,1020 dollar la veille au soir.

Le Quotidien / AFP