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[Euro 2016] Zlatan, petit « Ibra » dans les grands matches ?


"Je n'ai pas besoin de trophées pour savoir que je suis le meilleur". (Photo AP)

[Groupe E] Ibrahimovic a beau affirmer qu’il a «placé la Suède sur la carte du foot mondial», il n’a jamais fait briller sa sélection, qui affronte l’Italie ce vendredi à 15h.

Il ne reste a priori au géant au catogan de 34 ans que cet Euro en France pour le faire. Mais cela a plutôt mal commencé face à l’Eire lundi (1-1), l’équipe la plus faible du groupe E. Si la future ex-star du PSG a été à l’origine de l’égalisation de la Suède sur un but contre son camp d’un Irlandais, «Ibra», bien tenu par la défense adverse, a déçu. Ce qui n’augure rien de bon face à l’arrière-garde de fer de la «Nazionale», la «BBC» (Barzagli, Bonucci et Chiellini).

«Personnellement, j’aurais pu faire bien mieux. Ça arrive parfois», a-t-il reconnu après la rencontre, une autocritique plutôt rare pour un joueur à l’égo si surdimensionné. La Suède souffre de «zlatano-dépendance», c’est un fait. Et quand l’ancien joueur de l’Ajax, de la Juve, de l’Inter, de l’AC Milan et du Barça n’est pas à la hauteur, les Suédois, qui ne comptent aucun autre joueur évoluant dans un grand club européen, ne peuvent pas espérer grand-chose.

Meilleur joueur suédois de tous les temps, Zlatan a inscrit 62 buts en 114 sélections et 11 des 19 buts des qualifications pour l’Euro achevées en barrage face au Danemark. Une «omnipotence» telle qu’il n’a pas hésité à affirmer dans un entretien au Monde début juin : «Je suis la Suède.»

«Il y a peut-être encore plus de pression sur moi, mais je veux ce rôle. Je veux prendre la pression sur moi pour que mes équipiers jouent sans elle», a-t-il assuré dimanche.

But de légende… en amical

Pas sûr toutefois que la «gentille bête», comme l’a qualifié Serge Aurier dans sa vidéo sur Périscope, gère si bien la pression. Car si ses statistiques ont encore affolé les compteurs cette saison – 50 buts en 51 matches avec le Paris Saint-Germain –, «Ibra» a souvent du mal à être décisif dans les matches qui comptent vraiment.

La tête de gondole du PSG n’a ainsi jamais permis au club parisien de se hisser dans le dernier carré de la compétition reine, la Ligue des Champions, qu’il n’a jamais remportée avec aucune des équipes dans lesquelles il est passé. Même topo en sélection. Sous l’ère «Ibra», le bilan de la Suède est mitigé : un quart de finale à l’Euro-2004 et deux huitièmes de finale au Mondial-2002 et 2006, pour deux éliminations au premier tour de l’Euro en 2008 et 2012. Avec, à chaque fois, un Zlatan pas franchement au rendez-vous.

En deux participations à la Coupe du Monde (2002, 2006, la Suède ayant raté la qualification en 2010 et 2014), il n’a pas inscrit un seul but après avoir pourtant tenu son rôle de buteur hors norme lors des qualifications. Et comme un symbole, son but le plus spectaculaire en sélection, un retourné de plus de 30 mètres face à l’Angleterre en 2012 (4-2), a été inscrit lors d’une rencontre amicale.

«Je n’ai pas besoin de trophées pour savoir que je suis le meilleur», se plaît à dire «Ibra». La Suède en voudrait bien un.

Le Quotidien

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