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Enfouir les déchets nucléaires, comme à Bure, la solution « la moins mauvaise » pour Hulot


Le projet Cigéo, régulièrement contesté devant les tribunaux et sur le terrain, vise à enfouir à 500 mètres sous terre les déchets nucléaires les plus radioactifs ou à vie longue du parc français. (illustration archives AFP)

Enfouir les déchets nucléaires radioactifs comme le prévoit le projet Cigéo à Bure n’est « pas une solution entièrement satisfaisante » mais c’est la « moins mauvaise », a déclaré jeudi le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot.

L’industrie nucléaire, « pas aussi vertueuse qu’on voudrait nous le dire », « nous laisse un tragique héritage de déchets à très haute intensité de radioactivité et de durée de vie très longue », et « que cela me déplaise ou pas, ils sont là, donc il va bien falloir qu’on s’en occupe », a déclaré le ministre au sénat lors d’une séance de questions au gouvernement. « C’est une question de choix de société, une question éthique et morale, que celle de laisser des déchets enfouis, ou gérés autrement, à des générations futures dont nous ignorons tout », a-t-il noté, rappelant que la France avait « fait le choix de l’enfouissement en site géologique profond ».

« Pour être très sincère avec vous, cette solution n’est pas entièrement satisfaisante, mais disons que c’est la moins mauvaise. Et pour vous dire le fond de ma pensée, je pense qu’il n’y a pas malheureusement de solution miracle à un problème aussi complexe », a estimé le ministre.

« En finir avec les passions sur ce sujet »

Le projet Cigéo, régulièrement contesté devant les tribunaux et sur le terrain, vise à enfouir à 500 mètres sous terre les déchets nucléaires les plus radioactifs ou à vie longue du parc français. En juillet, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) avait annoncé que la construction de Cigéo ne débuterait pas avant 2022, pour un lancement de la phase pilote autour de 2025. Le dépôt de la demande de construction a en effet été reporté de mi-2018 à mi-2019 et l’instruction de cette demande exigera environ trois ans.

Nicolas Hulot a assuré que le processus ne se ferait pas dans la « brutalité » mais dans le « dialogue », notamment avec les collectivités locales. Et dans cette optique, « le gouvernement nommera un garant des procédures de concertation ».

Alors qu’il s’est retrouvé cette semaine sous le feu des critiques des écologistes sur un autre dossier nucléaire, après avoir annoncé le report à après 2025 de l’objectif de ramener à 50% la part du nucléaire dans la production d’électricité, le ministre a appelé à en « finir avec les passions sur ce sujet ». « On ne peut pas laisser les passions, et pas plus l’irrationnel, guider nos choix énergétiques surtout lorsqu’ils sont aussi déterminants que la question du nucléaire », a-t-il insisté.

Le Quotidien/AFP

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