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Emplois fictifs : un grand classique de la politique française


Marine Le Pen, François Fillon et Emmanuel Macron sont actuellement visés pour de présumés détournements de fonds publics. (illustration AFP)

En marge de l’affaire Fillon, de nombreuses affaires d’emplois fictifs ont entaché la vie des partis politiques français par le passé, jusqu’au plus haut sommet de l’État. Zoom sur des scandales retentissants et un grand classique de la politique en France.

Mairie de Paris : Chirac, Juppé

L’affaire, en deux volets, remonte aux années 1988-1995 quand Jacques Chirac était maire de la capitale et que des permanents du RPR étaient abusivement rémunérés par la ville. Dans le premier volet, lié à sept emplois fictifs, Alain Juppé, Premier ministre de 1995 à 1997 et secrétaire général du RPR au moment des faits, est condamné le 1er décembre 2004 à 14 mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité.

Longtemps protégé par son immunité présidentielle, Jacques Chirac est de son côté condamné le 15 décembre 2011 à deux ans de prison avec sursis pour « détournement de fonds publics », « abus de confiance » et « prise illégale d’intérêt » pour 19 des 28 emplois à la Mairie de Paris pour lesquels il était poursuivi.

Les époux Tibéri

Le successeur de Jacques Chirac à la mairie, Jean Tibéri, sera également pris dans la tourmente judiciaire : son épouse Xavière sera soupçonnée d’avoir occupé en 1994 un emploi fictif au Conseil général de l’Essonne, pour un montant de 32 000 euros. La procédure sera toutefois annulée en 2001 pour vice de forme.

A gauche : Cambadélis, la MNEF

Le Premier secrétaire du parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis est condamné deux fois pour des affaires de ce type : en 2000 – à cinq mois de prison avec sursis et 15 000 euros d’amende – pour avoir occupé entre 1993 et 1995 un emploi fictif au sein de la société gestionnaire de foyers de travailleurs immigrés Agos, pour un montant d’environ 67 000 euros. Puis dans le procès-fleuve de la mutuelle étudiante Mnef : à six mois de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende.

Le FN et ses assistants parlementaires européens

L’affaire, toujours en cours, concerne la vingtaine d’assistants parlementaires d’élus du Front national au Parlement européen, soupçonnés de ne pas assumer leurs fonctions à Strasbourg ou Bruxelles mais d’être des permanents du parti de Marine Le Pen. Une enquête de l’organisme antifraude de l’UE a à ce stade établi que le salaire de Catherine Griset, embauchée comme assistante parlementaire pour le mandat européen de Marine Le Pen entre 2010 et 2016, n’était pas justifié car elle aurait travaillé uniquement pour le FN.

Le Parlement européen réclame à ce titre près de 300 000 euros à la présidente du FN, qui conteste les faits. Une première retenue sur son salaire est prévue ce mois-ci.

Le Quotidien/AFP

Le cas Macron

Un autre candidat à la Présidentielle, Emmanuel Macron, est lui accusé par plusieurs parlementaires LR et UDI non pas d’emploi fictif mais d’une éventuelle utilisation de ses frais de représentation quand il était ministre de l’Économie pour financer son mouvement « En Marche ».

Selon les informations révélées par des journalistes et niées catégoriquement par l’intéressé, « en 2016, Emmanuel Macron a utilisé à lui seul 80% des frais de représentation accordée à son ministère par le Budget en seulement huit mois, jusqu’à sa démission en août ». Soit environ 120 000 euros.

 

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