Le Premier ministre irlandais Leo Varadkar a insisté vendredi qu’il revenait au Royaume-Uni, responsable du Brexit, de venir avec des «propositions imaginatives» pour éviter le retour d’une frontière dure entre l’Irlande et l’Irlande du nord.
«Nous n’allons pas créer une frontière pour les Brexiteers car ce sont eux qui ont voulu en avoir une. Alors c’est aussi à eux de dire à quoi elle doit ressembler et déjà de convaincre leurs propres électeurs si c’est vraiment une bonne idée», a dit Leo Varadkar lors d’un point-presse à Dublin. «Nous n’allons pas les aider à créer une frontière dont nous pensons qu’elle ne devrait pas exister tout court. Aux yeux de notre gouvernement, il ne devrait pas y avoir de frontière économique. Nous n’en voulons pas», a ajouté le Premier ministre de l’unique pays à partager une frontière terrestre avec le Royaume-Uni.
L’épineux dossier de la frontière entre l’Irlande et la province britannique de l’Irlande du Nord a été identifié comme un sujet prioritaire par l’Union européenne avec le sort des expatriés européens et la facture du Brexit. Un retour de la frontière risque de provoquer un choc pour ces deux économies particulièrement imbriquées qui échangent aujourd’hui sans entraves. Selon le quotidien The Times, Londres a proposé le recours à des moyens technologiques comme des caméras de surveillance pour éviter un retour d’une frontière en dur, une solution qui ne semble pas convaincre Dublin.
«Nous avons une frontière de 500 km de long avec 400 points de passage», a rappelé vendredi le ministre irlandais des Affaires étrangères Simon Coveney sur la radio RTE, estimant qu’il était illusoire de «prétendre résoudre le problème avec des caméras». Précédemment, le ministre avait évoqué la possibilité d’instaurer des frontières dans les ports et les aéroports de l’île pour permettre le maintien de la libre circulation des biens et personnes entre le nord et le sud de l’Irlande.
Le Quotidien