« Sache que j’ai preté Allegence à Abû Bakr Al Baghdadi » (sic) : Salah Abdeslam a revendiqué son combat jihadiste dans une lettre à sa mère retrouvée dans une planque à Bruxelles, parmi des faux papiers et des billets de banque.
Non datée, la lettre semble postérieure aux attentats du 13 novembre 2015 puisque Salah Abdeslam y évoque la mort de son frère Brahim, qui s’est fait exploser dans un café du boulevard Voltaire. « Ton phis (fils, NDLR) Brahim ne s’est pas suicidé, il a combattu », affirme-t-il, dans cette lettre révélée par Le Point. Tout au long des pages pour sa mère, ou dans celles à sa sœur et à sa petite amie, Salah Abdeslam n’évoque aucun regret et justifie ses actes par « Allah ».
« Sache que nous avons seulement terrorisé le peuple mécréant car la France est un pays qui combat l’islam et cela depuis bien longtemps », écrit-il à sa sœur. Salah Abdeslam lui demande aussi de transmettre « un petit message » à ses frères : « que tu leur dise de craindre Allah, qu’ils étudient la religion et qu’ils ne prenne pas cela pour un jeu (…) », expose-t-il, avant de signer Abd Rahman, son « nom dans le jihad ».
Les trois lettres manuscrites ont été retrouvées dans une planque située à Forest, quartier de Bruxelles que les policiers belges avaient investi le 15 mars 2016. Accueillis par des tirs de kalachnikov, ils avaient riposté et abattu l’un des logisticiens des attentats du 13 novembre, Mohamed Belkaïd, pendant que Salah Abdeslam avait réussi à prendre la fuite. Trois jours plus tard, il avait finalement été arrêté dans une autre planque, à Molenbeek. Le 22 mars, plusieurs membres de la cellule s’étaient à leur tour lancés dans des actions kamikazes à l’aéroport et dans le métro de la capitale bruxelloise.
Des faux papiers et plusieurs milliers d’euros en petites coupures ont également été découverts dans l’appartement de Forest.
Transféré en France, où il est détenu, Salah Abdeslam n’a jamais répondu aux questions des juges d’instruction.
Le Quotidien/AFP