Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Sven Nys est peut-être le plus grand cyclocrossman de tous les temps. Aujourd’hui âgé de 40 ans, il est une des voix les plus écoutées en Flandre, le pays du cyclo-cross. Donc, quand il parle de Belvaux, on écoute.
S’il a pris sa retraite sportive en mars 2016 lors d’un jubilé intitulé «Merci Sven», Sven Nys (40 ans) est toujours dans le milieu. Il occupe la direction sportive d’une équipe Telenet-Fidea qui possède en son sein quelques-uns des meilleurs cyclocrossmen belges et néerlandais actuels. Mais il reste surtout un consultant très recherché et surtout écouté en Flandre, le «pays» où le cyclocross est roi. Voici quelques jours, il est venu reconnaître avec certains coureurs le tracé de Belvaux. Il a pris quelques minutes jeudi pour nous en parler.
Le double champion du monde (2005 et 2013) a donc reconnu voici quelques jours le tracé du Parc Belval. Il a enfourché un vélo qu’il a raccroché officiellement voici une petite année pour tester le «grand 8» luxembourgeois. Et c’est peu dire qu’il ne tarit pas d’éloges sur celui-ci!
«C’est un circuit magnifique, comme vous n’en voyez pas souvent, très technique. On est loin des tracés « à la française » avec leurs longues lignes droites. C’est simple, c’est le plus beau de ces dernières années!», lance d’emblée le «Cannibale de Baal», comme on le surnommait du temps de sa splendeur.
«Ce dimanche, le spectacle ne peut être qu’au rendez-vous. C’est un beau défi pour ceux qui aiment le cross. Avec toutes ces montées et surtout ces descentes, parfois dangereuses, vous partez un peu à l’aventure. Lorsque vous abordez certains points du circuit, vous ne savez pas forcément comment vous allez vous en sortir. Si vous avez peur des descentes, vous ne devez pas prendre le départ. Et puis, vous roulez d’une difficulté à une autre difficulté. C’est un circuit vraiment formidable! Il me fait penser à celui de Louisville (en 2013) », continue celui qui avait été sacré champion du monde… à Louisville.
«La météo sera aussi primordiale»
Mais pour Sven Nys, un autre élément aura son importance dans l’octroi du titre mondial dimanche : la météo. «Elle sera aussi primordiale», confie le quarantenaire. «Neigera-t-il? La neige-glace sera-t-elle toujours présente sur le circuit? Certaines parties seront-elles dégelées vu le redoux annoncé? Pourrait-il dès lors y avoir beaucoup de boue, ce qui rendrait difficile de rester sur son vélo dans plusieurs passages? Quoi qu’il arrive, ce sera une course spéciale. Et les coureurs ne pourront pas se sentir une seule seconde à leur aise sur le vélo. À Belvaux, il pourra se passer quelque chose à n’importe quel moment! Mentalement, cela risque d’être aussi une course épuisante.»
Bref, l’ancien maître de la discipline s’attend à un grand championnat du monde qui coiffera les lauriers à celui qui aura été le plus fort mais aussi et surtout le plus malin et le plus serein.
Julien Carette
