Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Théo Sully a inscrit 5 des 10 buts de Norden cette saison. Attention danger pour le RFCU, qui se déplace là-bas dimanche (16h) en 16e de finale de la Coupe de Luxembourg.
La Coupe permet souvent de découvrir de nouvelles têtes, issues des divisions inférieures. Ce dimanche, ce sera peut-être le jour de Théo Sully. Arrivé cet été à Norden (après qu’un souci administratif l’eut empêché de signer à Käerjeng), cet attaquant français a trouvé ses marques. Trois de ses buts ont rapporté les six derniers points de son équipe (face à Grevenmacher et Rodange).
«Pour le moment, tout marche bien pour moi. J’espère que cela va continuer», explique ce grand format (1,91 m pour 85 kg). Un beau bébé d’à peine 20 ans à la puissance dévastatrice. Il est arrivé en provenance d’Alès. «Mais j’ai été formé à Auxerre. Et avant ça, j’évoluais dans un club près de chez mes parents à Montélimar. Ce qui ne m’avait pas empêché d’avoir des touches pour évoluer en jeunes dans des clubs pros comme Lyon ou Nîmes. Si c’était un peu compliqué pour moi chez les Auxerrois, vu le nombre de jeunes présents, j’avais quand même tapé dans l’œil de Lorient où je devais signer comme stagiaire pro à 18 ans. Mais tout ça a capoté à cause d’un agent… Du jour au lendemain, je me suis retrouvé sans club. J’ai pu me recaser à Alès et j’ai alors bossé comme jamais, notamment ma vitesse. Désormais, j’en récolte les fruits, même si j’espère encore aller plus haut. Aujourd’hui, je suis mieux dans ma tête, mieux entouré et donc, forcément, mieux dans mes crampons.»
Les trajets Thionville – Weiswampach
S’il a débarqué au Luxembourg, c’est en raison de son agent. «Il s’appelle Christian Gérard et est actif dans cette région. C’est un mec bien. Après que le « deal » eut capoté avec Käerjeng, il m’a dit que la meilleure solution pour moi, c’était Norden. Je lui ai fait confiance et j’ai eu raison.»
Et ce n’est pas grave si quatre fois par semaine, il fait le trajet entre son domicile à Thionville et le nord du Luxembourg. «Avant, je ne faisais que du foot. Depuis que je joue ici, j’ai aussi un travail dans le nettoyage. Cela me fait des belles journées. Les jours d’entraînement, je pars de chez moi vers 8 h pour repasser la porte sur le coup de minuit. Cela ne me pose aucun souci. C’est 1 h 30 aller et 1 h 30 retour. Ceux à qui je le raconte sont choqués. À l’échelle du Luxembourg, c’est énorme. Mais à celle de la France pas grand-chose.»
Le garçon en veut, c’est le moins qu’on puisse dire. «Au départ, je m’étais fixé dix buts pour cette saison. Mais là, j’en suis déjà à cinq (NDLR : sur les dix inscrits par Norden). J’espère donc dépasser ce total. Avec mon agent, on va se refixer des objectifs. Je pense que le vent est en train de tourner.» À la place des défenseurs du RFCU, on ferait attention à lui…
Julien Carette
