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Cigarettes : les ventes chutent en France, après une forte hausse des prix


Chute des ventes ne signifie pas pour autant baisse de la consommation. Surtout avec la possibilité de s'approvisionner hors de France. (illustration AFP)

Un an après l’instauration du paquet neutre et dans la foulée de l’augmentation du prix du paquet, les ventes de cigarettes en France ont reculé de près de 20% en mars, les anti-tabac applaudissant « l’efficacité » des fortes hausses.

Ce fort recul est intervenu juste après la hausse d’un euro du prix du paquet au 1er mars, une augmentation des prix qui va se poursuivre jusqu’en 2020. Quelque 3,144 milliards de cigarettes ont été livrées en mars aux buralistes, selon Logista, fournisseur de la quasi-totalité des buralistes. Le recul des ventes est une tendance amorcée depuis des mois mais qui s’est accentuée depuis le début 2018. En février, les ventes de cigarettes avaient enregistré une baisse de 4,42%, et de 2% en janvier. En 2017, elles ont reculé de 1,48% en volume, un an après l’entrée en vigueur du paquet neutre en France.

Le tabac à rouler, apprécié des jeunes, a enregistré sur cette période une baisse de 15,65% en volume. Ce tabac a subi depuis un an une très forte hausse de fiscalité, entraînant une hausse du prix de la blague de 30 grammes. Elle a augmenté de un euro en février 2017 puis de 2 euros au 1er mars, la faisant passer de 7 euros en 2017 à 10 euros aujourd’hui.

Les associations de lutte contre le tabagisme y voient l’efficacité de la hausse des prix. Le Comité national contre le tabagisme a ainsi « applaudi cette baisse, révélatrice de l’efficacité des mesures prises », appelant « à renforcer l’effort engagé pour accélérer cette réduction du tabagisme », dans un communiqué.

De quoi favoriser les trafics

Interrogé sur les implications d’une telle baisse des ventes de cigarettes en mars, Eric Sensi-Minautier, directeur de la communication chez British American Tobacco, invite « à la prudence ». Il faut faire « attention aux chiffres en trompe-l’œil. Une baisse des ventes chez les buralistes ne signifie pas une baisse de la consommation si les marchés parallèles explosent », a-t-il nuancé. Même son de cloche du côté de Seita, filiale française du britannique Imperial Tobacco. « Nous pensons que si rien n’est fait, les achats effectués en dehors du réseau des buralistes pourraient atteindre les 40% à l’horizon 2020. Le plan de lutte contre les trafics annoncé il y a quelques semaines doit être mis en œuvre de toute urgence », a insisté Hervé Natali, responsable actions et prévention contre les trafics.

Pour réduire la consommation de tabac, le gouvernement a prévu des augmentations successives pour atteindre, d’ici novembre 2020, un prix de 10 euros le paquet de 20 cigarettes. En France, 80% du prix du tabac est constitué de taxes, 8,74% reviennent aux buralistes et le solde aux fabricants.

Le Quotidien/AFP

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