Chris Philipps a tout pour aller mal : non seulement il a perdu sa place de titulaire en club à cause d’un rouge, mais en plus il va rater le match en Espagne pour suspension. Et pourtant…
Cette situation, c’est retour à la case départ ? Ou c’est quand même différent de ce que vous aviez connu en Lorraine la saison passée ?
Chris Philipps : Ce n’est pas comme à Metz. Dans la tête du coach et des coéquipiers, à Preussen Münster, je ne suis pas le petit jeune qui arrive et qui n’a rien prouvé. J’ai été accueilli comme un joueur qui peut aider l’équipe, et même la tirer vers le haut, la faire gagner en qualité. Mais bon, il y a ce carton rouge qui a vachement influencé mon début de saison…
Vous faites référence à votre expulsion à Stuttgart lors de la 2e journée après seulement 18 minutes de jeu. Tout a basculé à ce moment précis ? Vous seriez encore titulaire sans ce rouge ?
Le joueur file au but et je l’accompagne. Je ne suis même pas sûr qu’il y ait faute. Mais depuis ce moment, on gagne nos matches, donc…
Si c’était à refaire, dans cette position de dernier défenseur, sachant que cela vous vaut désormais de resté scotché sur le banc, vous le referiez, vous vous sacrifieriez ?
Mais on a revu l’action avec le staff quelques jours après et tout le monde est d’accord avec moi : il n’y a pas faute. D’ailleurs, ce n’était pas mon objectif : j’y allais pour ne pas faire faute alors je ne vois même pas comment je pourrais agir différemment. C’est dommage parce que j’avais effectué une très bonne préparation et le staff était content de mon travail. Je pense qu’il l’est toujours mais voilà, pour le moment, il y a un gars à ma place.
Un joueur moins bon à la relance. Preussen Münster a donc fait le choix de la solidité plutôt que de la possession ?
L’autre défenseur central, celui qui évolue côté gauche, a également une bonne relance et non, notre but est toujours d’avoir la possession. Mais la vérité première, ce sont les résultats. Je ne vais pas me plaindre non plus que nous ayons de la réussite en ce moment…
Sauf que vous avez d’autant plus de mal à vous refaire que la sélection vous empêche d’être parfois là quand votre club joue…
J’ai posé la question avant de signer. C’était un souci pour moi. Et on m’avait répondu qu’il y avait souvent trêve pendant les semaines internationales. Résultat, le mois dernier, on a joué. Et ce mois-ci, il n’y a pas de championnat mais un match très important de Coupe. C’est embêtant parce que quand on n’est pas indiscutable, c’est bien de profiter de ce genre de match pour trouver du temps de jeu. Les absents ont toujours tort quand c’est comme ça. Avec le temps, j’ai appris à être patient. Mon temps de jeu, je vais essayer de l’avoir en sélection…
Pas en Espagne, en tout cas. Ça fait mal ?
Sur le coup, oui. J’ai tout de suite su ce que cela voulait dire (NDLR : lorsqu’il a été averti à Borisov, contre le Belarus). Et il y avait en plus la frustration à cause du résultat. Je n’y ai plus pensé mais là, plus on s’approche… Je dois accepter et commencer à travailler avec l’équipe pour gagner ma place en vue de la Slovaquie.
Entretien avec Julien Mollereau