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Bouchons au Luxembourg : l’automobile club recommande la moto


Deux Ducati au pied des haut-fourneaux de Belval. La moto occupe effectivement moins d'emprise au sol, même quand il s'agit d'une "Monster". (Photo d'archives :Julien Garroy).

La puissante association de l’Automobile club du Luxembourg (ACL) écrit ce mercredi une lettre ouverte au ministre de la mobilité, François Bausch, pour mieux intégrer la moto dans ses plans de fluidification du trafic.

La lettre tombe comme un cheveu sur la soupe ce mercredi, alors que le Grand-Duché, pays du vélo s’il en est, n’arrive même plus à organiser son tour national, faute de problèmes d’encombrements de la course par des voitures. Ce mercredi matin en effet, le peloton a mis le pied à terre, furieux de risquer son intégrité pour des intrusions répétées de véhicules sur la deuxième étape du Skoda tour de Luxembourg. Incroyable mais vrai.

Dans le même temps, et sans rapport aucun, l’ACL écrivait une lettre de rentrée à François Bausch ou il recommande « l’utilisation de la moto et du scooter comme une solution durable », dans une « quête d’amélioration de la circulation au Grand-Duché ». Noble mission, quand on sait que les bouchons reprennent déjà alors que de nombreux salariés restent en télétravail, notamment chez les frontaliers, pour cause de Covid-19. Dans un entretien au Quotidien au début du mois, le ministre Bausch expliquait d’ailleurs que l’enfer des bouchons serait revenu comme avant « au plus tard d’ici l’été prochain ». Il y a donc urgence à accélérer sur le chantier de l’autoroute A3 par exemple.

Revenons à l’ACL, que l’on rebaptisera bientôt le MCL (comme moto…). Le club se base sur les mêmes arguments que le ministre pour le covoiturage ou l’utilisation du vélo : il y a en moyenne 1,2 personne par voiture au Luxembourg dans l’habitacle. Si cette personne prend la moto, l’emprise au sol est considérablement réduite.

La dangerosité en question

Problème, la moto est dangereuse, quand on regarde le nombre de morts annuelles au Luxembourg dans le détail. En 2019, pourtant une « bonne année » pour la sécurité routière au Luxembourg, 27,2 % des accidents mortels concernaient des motards, sur les 22 morts cumulés dans l’année sur les routes. Une surreprésentation évidente, puisque le nombre d’usagers roulant en moto n’est pas aussi élevé.

Nuançons cette dangerosité toutefois : lors d’un reportage au sein de la police motorisée luxembourgeoise, le Quotidien avait pu se faire confirmer que les accidents impliquant un policier en moto sont rarissimes, ce depuis des années. Pourtant les motards luxembourgeois roulaient sur de puissantes BMW 1200RT à l’époque du reportage ! Question de sagesse sur la poignée, probablement. Ou de « la peur du gendarme », évidemment !

Ainsi l’ACL préconise de créer un « cadre sain et praticable pour les motards ». Avec notamment « le fait de permettre aux deux-roues motorisés de remonter les files sur les tronçons embouteillés » pour « atténuer les dangers qu’encourent les motards en restant bloqués dans les bouchons. » Les bouchons, toujours eux.

L’ACL conclut enfin que la moto n’est pas à mettre en concurrence avec le vélo. C’est la moindre des choses quand on s’adresse à l’un des capitaines des Verts du Luxembourg. Dans les deux cas, l’effet est le même (on réduit l’emprise au sol). Mais l’un est plus adapté aux trajets courts en milieu urbain, estime l’ACl, quand l’autre, la moto, « une fois sortie des villes et pour les plus longs trajets » est « plus pratique et attrayante ». Bref, entre « biker », on devrait se comprendre…pas sûr, si la discussion se termine par la consommation de carburant d’une moto, qui pour une personne transportée, avale parfois l’équivalent d’une voiture au kilomètre roulé.

Hubert Gamelon

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