L’argument l’a toujours fait sourire, mais agacé en même temps. Alors que Jonathan Joubert continuait à empiler les titres avec une régularité de métronome tout au long de la dernière décennie, il était systématiquement le grand oublié du classement des meilleurs gardiens de DN et on lui rétorquait, quand il s’en étonnait, qu’il n’avait pas assez de boulot à abattre pour qu’on le remarque. Jamais titré (même si c’est honorifique) donc, c’est anormal, presque injuste.
Et voilà qu’aujourd’hui, alors que cette saison l’a vu dépasser, à 37 ans, le record de matches en DN de Denis Scuto et que Luc Holtz a choisi de s’en passer en sélection, on ne voit que lui. Ses interventions sont tout aussi rares, mais assez décisives pour se voir comme le nez au milieu de la figure. Résultat, avec une moyenne de 5,79, il est en embuscade, en troisième position de notre classement, derrière Flauss (Progrès), à 5,9 et… Weber (Differdange), qui en est lui à 5,82. Inutile de dire qu’à six journées de la fin, une prestation équivalente à celle que le capitaine dudelangeois avait sortie à l’aller, du côté d’Oberkorn, pourrait l’aider à grappiller une place.
À Oberkorn, il s’était fendu d’une manchette exceptionnelle d’entrée de match, puis d’une sortie courageuse au devant d’Er Rafik juste avant la pause. Le reste avait été presque trop facile pour lui : seulement deux parades.
Puisqu’il haussera sûrement les épaules à l’évocation de ce titre de meilleur gardien (il a passé l’âge de ces enfantillages), il mettra par contre un point d’honneur à faire mieux que les 12 petits buts (un record) encaissés avec lui par le F91 en 2006/2007. Parce que les records, ça, il aime. Et ça passe par un nouveau clean sheet, son treizième de la saison, ce dimanche…
J. M.