Le F91 n’a plus conservé un coach plus d’une saison, malgré les titres, depuis Marc Grosjean en 2011. Alors forcément…
On n’ira pas jusqu’à dire que le F91 récolte ce qu’il a semé, mais voilà : quand on n’a pas gardé un coach plus d’une année depuis l’été 2011 malgré trois titres de champion et deux Coupes, on s’expose à ce que toute la profession se pose des questions à voix haute dès l’arrivée du printemps. Surtout avant une semaine qui verra le leader jouer sa première place contre son dauphin, puis son avenir en Coupe (au stade des quarts) contre la même équipe. Bref, autant vous le dire tout net : c’est LE sujet tendance du moment dans les couloirs des stades de Division nationale, le F91 va-t-il enfin garder un coach qui connaît la réussite?
Une question déraisonnable? Pas tant que ça quand on sait que Didier Philippe a été limogé peu de temps après avoir été le chef d’orchestre de l’exploit contre le Red Bull Salzbourg, en 2012, que Pascal Carzaniga a été remercié après un titre de champion et deux heures avant la finale de la Coupe de 2014, tandis que Michel Leflochmoan a lui été poussé dehors… après un doublé, l’été dernier.
Malgré l’engagement longue durée pris avec Dino Toppmöller, on se dit que le technicien allemand n’a pas forcément plus de garanties que ses prédécesseurs. Comme certains des sept coaches qui se sont succédé depuis le départ de Marc Grosjean, il a l’adhésion du vestiaire (malgré une prise de bec sévère, mais aplanie depuis, avec Bryan Mélisse), assez sensible à son travail et à ses préceptes, et les résultats parlent largement pour lui puisqu’il est toujours invaincu. En outre, sa communication apaise pas mal l’environnement du club. Mais si cela suffisait, à Dudelange, cela se saurait.
Inévitablement, dans les semaines à venir, la question du recrutement deviendra potentiellement «touchy» puisque l’entraîneur, qui doit déjà s’en douter, se rendra peut-être compte qu’il n’est pas seul décideur au niveau des renforts potentiels. S’il peut s’en accommoder, il conviendra encore de déterminer si certains membres influents de l’équipe, moins utilisés, en viendront encore à militer pour un changement de tête ou s’ils se seront calmés.
La solution viendra peut-être d’elle-même, en fonction des résultats des deux rencontres face à Differdange. Deux bons résultats peuvent éventuellement régler la question une bonne fois pour toutes. Deux mauvais peuvent tout aussi bien avoir l’effet inverse. Même si, en 2010, Marc Grosjean avait bénéficié d’une amnistie après une saison blanche…
J. M.