[BGL Ligue, 25e j.] Käerjeng-Rumelange (4-3) : un vrai mélodrame en cinq actes

ACTE 1 : où Rumelange impressionne

Certains n’avaient pas cru le discours d’avant-match des Rumelangeois. Ils avaient entendu dans les paroles de Charly Schinker et de son entraîneur, Christian Joachim, (« On est en confiance après avoir rivalisé avec des formations comme Dudelange et le Fola ») avant tout une manière de se donner de l’espoir après plus de deux mois sans succès et avant ce match de la peur entre les deux derniers du classement.

Mais force est de constater que les premières minutes, dimanche au stade Um Dribbel, ont eu tendance à confirmer ces dires. Après 10  minutes, Käerjeng se voyait déjà mené 0-1 (Diallo), tout en ayant déjà récolté deux cartons jaunes et avoir vu son entraîneur, Dan Theis, renvoyé hors de la zone neutre. Et tout ça, alors que Sahin était passé à quelques centimètres du 0-2…

ACTE 2 : où Käerjeng se réveille

Après ces 10 premières minutes catastrophiques (« Mes joueurs étaient crispés », dira après le match Dan Theis), Käerjeng est sorti un peu de sa torpeur. Et ça, alors que dans l’autre camp on a semblé lever un peu le pied, comme pour déjà essayer de conserver son maigre viatique. Rumelange restait l’équipe qui jouait le mieux au foot, mais sa défense commettait des erreurs et des errances indignes de la BGL Ligue. C’est notamment grâce à celles-ci que l’équipe bascharageoise renversait la situation en l’espace d’une grosse dizaine de minutes aux environs de la demi-heure. Et ce via un but de Dublin puis un penalty (transformé par Bourgeois) commis par Inacio sur Hess.

ACTE 3 : où un acteur vient à manquer

La deuxième mi-temps débutait sur un coup du sort  : l’exclusion (pour deux jaunes) de Barbosa, obligeant donc Käerjeng à évoluer près d’une mi-temps à 10 contre 11. Cela conditionnait forcément un deuxième acte qui vit Rumelange essayer de dominer, pendant que les Bascharagerois, rassemblés dans leur moitié de terrain, partaient en contre dès que possible. On passait donc rapidement d’un côté à l’autre du terrain. C’est ainsi que dans un premier temps Diallo égalisa pour l’USR à l’heure de jeu avant qu’Alunni ne redonne l’avance aux siens (3-2) en contre-attaque.

ACTE 4 : où le match devient fou

Mené et en supériorité numérique, Rumelange mettait tout à l’avant, même son défenseur central Inacio, qui égalisait à la 85 e . Le match devenait alors complètement fou. Ce n’était plus du foot au sens conventionnel du terme, mais du vrai «hourra football». Plus question de tactique, on balançait devant. Le K.-O. était dans l’air, restait à savoir dans quel camp il allait tomber.

Rumelange se voyait refuser deux buts dans les dernières minutes. « Le premier pour une faute sur le gardien de Käerjeng. Il a une main sur le ballon quand le Rumelangeois pousse celui au fond du but. Le second pour un hors-jeu d’un demi-mètre », expliquait l’arbitre de la rencontre Laurent Kopriwa, le n°  1 du pays, mais qui, hier, s’est fait tailler un costard dans les deux camps. Car forcément, côté rumelangeois, on n’avait pas vu la même chose sur ces deux phases. « C’est honteux ce qui s’est passé cet après-midi », lançait ainsi notamment le milieu François Thior. D’autant plus que le but de Käerjeng qui tomba juste après renforça encore ce sentiment de frustration. Pit Hess, le défenseur et capitaine bascharageois, lui, n’en avait cure. Grâce à son but, il était le héros du jour!

ACTE 5 : où tout reste ouvert

Dimanche dans la soirée, Canach a pris un point en déplacement à la Jeunesse. Du coup, aucun verdict n’est encore tombé dans le bas du classement.

Käerjeng (22  points et -24 au niveau de la différence de buts), 13 e , peut encore rattraper l’actuel barragiste, Canach (23  points, -22), voire le premier sauvé, Hamm (25  points, -18). Et la lanterne rouge, Rumelange (20  points, -27), elle, peut encore espérer jouer les barrages.

Julien Carette