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[BGL Ligue – 21e j.] Differdange tient ses promesses


Antonio Luisi, auteur d'une entrée tranchante, vient peut-être de donner la passe décisive la plus importante de sa jeune carrière. (Photo Julien Garroy)

C’est sur un but à la dernière seconde d’Omar Er Rafik que le FCD03 est venu s’imposer à Dudelange. Le championnat s’est-il joué dimanche ? Il reste cinq matches à tenir à «Caza» et à sa bande pour que ce soit le cas.

Le carré présidentiel a pris feu, sur le coup de 17h45. On y a vu Fabrizio Bei distribuer des embrassades plus farouches que celles qu’il a accordées aux membres de son comité en bien des occasions, que ce soit pour les victoires en Coupe de Luxembourg ou les tours passés en Europa League. Son Differdange vient de faire un truc rare, unique même : s’emparer de la première place du classement de Division nationale. Cela fait cinq ans qu’il court après cet honneur honorifique et il a bien choisi son heure pour ça : à cinq journées de la fin, il est désormais en excellente position pour tenir ses objectifs de titre. «Tout est entre nos mains désormais. Restons lucides et concentrés, c’est ce que j’ai dit à mes joueurs dans le vestiaire», a sobrement commenté l’homme fort du FCD03 avant de s’en griller une petite et de faire enfin retomber la pression.

Cela faisait quelques minutes qu’on sentait le F91 perdre un peu le fil, Differdange remporter des duels qui comptent dans la conquête de l’entrejeu. Le leader, malgré son expérience, se fait lentement grignoter par le stress d’un mauvais coup qui peut tomber à tout moment. Le pire étant forcément celui qu’a choisi Omar Er Rafik pour surgir et inscrire un but de raccroc qui entrera peut-être, dans l’histoire du club, fin mai. Les anciens raconteront sans doute, dans bien des années, que c’était à la dernière seconde des arrêts de jeu, sur un centre que deux défenseurs dudelangeois n’ont pu empêcher, depuis le point de corner, sur un ballon légèrement dévié de la tête de Vandenbroeck, remisé en aile de pigeon par Luisi et pousser au fond par Er Rafik, alors dos au but et d’une petite pichenette maligne qui lobe Joubert (0-1, 90+3). Quand on pense qu’à l’heure de jeu, Pascal Carzaniga avait défendu à Siebenaler de monter pour un coup franc très bien placé, laissant son arrière- garde à trois éléments alors que tout le F91 se trouvait dans sa surface, on se dirait presque que retrouver quatre Differdangeois dans les 16 derniers mètres au bout du bout de ce duel était prémédité à la virgule près…

«Moi, je sais comment faire»

D’ailleurs, Carzaniga a dévoilé au coup de sifflet final qu’il avait anticipé que tout pourrait se jouer sur un coup de dés de dernière minute. Donc hors de question pour lui de sortir son attaquant malgré une débauche d’énergie en pure perte. «C’était entre lui et moi. Je lui avais dit qu’il devait bien gérer son effort pour tenir 90 minutes, que je ne le sortirais pas.» Et Er Rafik, laissé deux fois sur le banc ces trois dernières semaines a justifié cette confiance en étant là, au bon endroit, au seul moment de la partie qui méritait son attention et son savoir-faire.

On en venait à se demander si ce moment, d’ailleurs, arriverait. C’est toujours un peu spécial d’assister à une rencontre entière paralysée par l’enjeu. On les reconnaît entre mille : des passes mal assurées qui débouchent sur autant de pertes de balle, des actions jamais vraiment suivies par le reste de l’équipe mais, car il y a un mais, une tension permanente. Ce n’est pas un mauvais match, c’est un match différent, qui échappe aux codes classiques de la beauté comme le football la conçoit. On peut y prendre un plaisir coupable sans que rien ne s’y passe pendant de très longues minutes.

Les deux coaches ont défini vendredi ce petit rien qui échappe à la logique de mises en place au cordeau, de blocs bâtis pour aller à la guerre : une phase arrêtée qui se passe mal, un exploit individuel… Sauf que là, il n’est pas question de faire basculer un match, mais carrément une saison. Pour faire court, il n’y a eu qu’un seul véritable tir cadré de tout ce sommet et c’est Er Rafik qui l’a adressé. Reste maintenant au FCD03 de se montrer digne de ce moment infime où tout, peut-être, a basculé. «Moi, je sais comment faire, a souri Carzaniga. J’ai l’habitude d’être premier. Si mes joueurs me suivent…»

Julien Mollereau

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