Balkans : la Croatie opposée à une « route du sud »

Le Premier ministre croate Zoran Milanovic s’est déclaré lundi fermement opposé à l’ouverture d’une « route du sud » passant par le sud-est du territoire croate pour les migrants qui transitent par les Balkans.

« Il n’existe pas de centre d’accueil (dans le sud du pays, NDLR) et il n’y en aura pas, je le garantis », a déclaré Zoran Milanovic à la presse. L’ouverture d’une telle route a été évoquée vendredi par le Monténégro voisin, dont le gouvernement a indiqué se préparer pour un tel scénario.

« Mon message, principalement au UNHCR, est d’éviter d’envoyer des gens par la route du sud », où se trouve la ville de Dubrovnik, fleuron du tourisme croate, une des branches vitales de l’économie vacillante de cette ex-république yougoslave, a dit Zoran Milanovic. « La Croatie a le droit de fermer cette frontière. Ne nous mettez pas dans une telle situation d’autant plus que la frontière est ouverte dans le nord », avec la Serbie, a insisté le Premier ministre croate.

Déjà vendredi, un responsable de la région de Dubrovnik avait exhorté le gouvernement à empêcher l’entrée de migrants. « Les dommages que pourraient avoir de tels événements sur le tourisme à Dubrovnik doivent être évités à tout prix », avait déclaré Nikola Dobroslavic un responsable régional dans une lettre adressée au Premier ministre.

La Croatie fait face, depuis la mi-septembre, à un afflux massif de réfugiés dans le nord-est et en a accueilli 77 000 depuis, dont la majorité a déjà quitté le pays via la Hongrie à destination de l’Europe occidentale. Les autorités régionales de Dubrovnik (sud-est) avaient annoncé vendredi se préparer, elles aussi, à l’ouverture éventuelle d’une telle route et assuraient pouvoir accueillir, si nécessaire, entre 3 et 5 000 réfugiés par jour.

La Croatie, pays de 4,2 millions d’habitants devenu en 2013 le 28e pays membre de l’Union européenne, accueille quelque 12 millions de touristes étrangers chaque année.

AFP