Quatre hommes de 22 à 28 ans, suspectés dans l’enquête sur les attentats de Paris qui ont fait 17 morts, ont été déférés mardi au tribunal en vue de possibles mises en examen, a annoncé le procureur de la République de Paris dans un communiqué.
Les enquêteurs ont effectué ces derniers jours de nombreuses filatures de personnes repérées à partir d’éléments ADN et d’écoutes téléphoniques, dans l’entourage présumé des frères Kouachi et surtout d’Amédy Coulibaly. (Photo : AFP)
Ces hommes font partie des douze personnes arrêtées dans la nuit de jeudi à vendredi en région parisienne pour être interrogées sur le possible soutien logistique, notamment des armes et des véhicules, qu’elles sont susceptibles d’avoir apporté à Amédy Coulibaly. Ce dernier avait tué une policière municipale à Montrouge le 8 janvier et quatre juifs le lendemain au cours d’une prise d’otage dans un supermarché casher où il avait été abattu par la police.
« Ils seront, dans le courant de la journée, présentés devant les magistrats instructeurs antiterroriste qui seront désignés, en vue de leur mise en examen » dans le cadre d’une information judiciaire, a précisé le parquet de Paris. L’enquête va porter sur les complicités, directes ou indirectes, dont ont pu bénéficier Coulibaly ainsi que les frères Chérif et Saïd Kouachi, qui avaient tué douze personnes lors de l’attaque de la rédaction de Charlie Hebdo le 7 janvier, avant d’être abattus deux jours plus tard par les forces de l’ordre.
Au total, huit hommes et quatre femmes parmi leurs compagnes, âgés de 19 à 47 ans, avaient été interpellés en fin de semaine dernière en région parisienne. Les gardes à vue de trois femmes avaient été levées samedi. Cinq autres personnes « ont quant à elles été laissées libres dans la nuit » de lundi à mardi, a indiqué le parquet.
Vendredi, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait évoqué des personnes « connues des services de police pour des faits de droit commun ». Selon une autre source policière, les enquêteurs ont effectué ces derniers jours de nombreuses filatures de personnes repérées à partir d’éléments ADN et d’écoutes téléphoniques, dans l’entourage présumé des frères Kouachi et surtout d’Amédy Coulibaly.
Des empreintes papillaires ont été retrouvées dans la Mégane qui aurait été utilisée par Coulibaly pour se rendre au supermarché casher, selon une source proche du dossier. Les clés de ce véhicule avaient été retrouvées sur le corps du tueur, de même que celles d’une moto Suzuki. Les trois tueurs sont connus pour appartenir à la mouvance islamiste radicale. Chérif Kouachi a été condamné dans un dossier de filière d’envoi de combattants jihadistes en Irak au milieu des années 2000.
Coulibaly était sorti de prison en mai après avoir purgé une peine pour sa participation à un projet d’évasion d’un des auteurs des attentats de 1995, Smaïn Aït Ali Belkacem. Dans cette enquête, Chérif Kouachi avait été mis en examen avant de bénéficier d’un non-lieu. Les frères Kouachi ont revendiqué leur appartenance à la branche yéménite d’Al-Qaïda, Amédy Coulibaly a de son côté dit appartenir au groupe État islamique.
AFP