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Après Metz-Lyon, le point de rupture a été atteint


Philippe Hinschberger, tout en incompréhension devant la tribune Est. (photo Anthony Picoré / RL)

Après le jet de pétards sur le gardien Anthony Lopes et l’arrêt de la rencontre Metz-Lyon samedi soir, une fracture s’est creusée entre les Grenats et les supporters. En attendant les sanctions…

Le FC Metz l’a prouvé à Nancy : il a un talent rare pour se saborder seul cette saison, mais certains supporters ont décidé de lui donner un coup de main samedi soir. L’affaire des pétards faisait la Une de L’Équipe ce dimanche, barrée du titre « La honte », et elle animait encore les journaux télévisés en soirée. Au-delà d’une publicité néfaste, le club devra surtout composer avec les sanctions de la Ligue de football professionnel qui a promis de se montrer « intransigeante » sur ce dossier. Metz a tout à craindre de sa décision.

Comme le Stéphanois Ruffier avant lui, Anthony Lopes a donc essuyé des jets de projectiles en provenance des tribunes de Saint-Symphorien, mais le Lyonnais a été touché par des pétards et lui ne s’est pas relevé. Image plus frappante encore : les lanceurs ont insisté quand le gardien était à terre, assisté par un soigneur, entouré de joueurs messins… Violence imbécile certes, mais aussi aveugle.

Triste semaine

Le président Aulas a déjà évoqué la thèse d’un match remporté sur tapis vert. Sa position n’est pas innocente. Ce communicant habile avait d’ailleurs proposé à l’arbitre d’aligner son deuxième gardien pour reprendre la rencontre, s’empressant d’ajouter que Lyon serait « pénalisé » par ce changement.

À quatre jours d’un match crucial pour l’avenir européen de l’OL, il était préférable pour les Gones d’en rester là, plutôt que de s’éterniser dans cette nuit glauque. Mais Mickaël, un spectateur, s’interroge encore : « Aurait-on interrompu le match si Metz avait joué contre Angers ou Dijon ? » Partout régnait le même dégoût à Metz, ce dimanche. Entre condamnation des actes, colère et inquiétude.

Curieux épilogue, finalement, d’une semaine à trois matches qui charriait d’autres attentes. Dans un monde idéal, les Grenats battaient de faibles Lorientais, tenaient la dragée haute au voisin honni et devaient, a minima, montrer du panache face à Lyon. Bilan des pertes : un nul contre les Merlus (3-3), une humiliation à Nancy (4-0) et un match de gala arrêté face à l’OL sur une prestation plus que convaincante (1-0). Bref, si le football séduit par son côté imprévisible, ce charme apparaît bien vénéneux a posteriori.

Ces événements risquent surtout de creuser une fracture profonde entre les Grenats et les Ultras. « Ils ont sali le club », écrit le président Serin en désignant les fauteurs de trouble. Le milieu Georges Mandjeck, lui, s’est écharpé longuement sur Twitter avec des supporters qui n’ont pas goûté ses messages. À chaud, son entraîneur, Philippe Hinschberger, a lui aussi échangé des mots avec des pensionnaires de la tribune Est.

Le FC Metz s’attendait à une réaction après l’affront nancéien. Il a entendu le silence d’un quart d’heure des kops et lu les banderoles (« tricheurs ») brandies en tribunes, mais il ne peut accepter les violences ni digérer l’image diffusée samedi. Si, en plus, il est sanctionné sportivement devant les instances disciplinaires, le désastre sera entier. En attendant une décision prévue sous quinze jours, le club a toute légitimité pour renforcer sa sécurité. Nouvelles dépenses en vue, mais c’est le prix à payer. Avant la suite…

Christian Jougleux (Le Républicain lorrain)

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