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Aide-soignante empoisonneuse de retraités : la liste glaçante de ses recherches en ligne


La jeune femme de 34 ans est accusée de 13 empoisonnements de personnes âgées, dont 10 en sont mortes. (photo AFP)

Un expert en informatique a détaillé mardi devant les assises de la Savoie le contenu glaçant des recherches internet de Ludivine Chambet, l’aide-soignante accusée de 13 empoisonnements de personnes âgées, dont 10 en sont mortes entre 2012 et 2013.

« 520 à 530 recherches » se rapportent à l’affaire et la plupart ont été réalisées entre mai et octobre 2013, a expliqué Damien Dussart, au 7e jour de procès de la jeune femme de 34 ans. Il livrait le résultat de l’examen de son ordinateur personnel, dont elle a toujours reconnu être l’unique utilisatrice. « Comment faire mourir un homme ? », « médicament provoquant un arrêt cardiaque », « comment provoquer une perte de connaissance ? », « comment provoquer un coma ? » : l’expert égrène les recherches, tout comme celles, nombreuses, sur les médicaments psychotropes que l’accusée administrait en cocktails à ses victimes.

Mais il y a aussi ces requêtes qui parlent du quotidien de cette femme, engluée dans une relation fusionnelle avec sa mère, qui décède d’une leucémie en juin 2013 : « pourquoi suis-je toujours célibataire ? », « comment enlever un mauvais sort ? », « manuel pratique du guérisseur ». Et puis, reviennent des occurrences : « provoquer cancer du pancréas », « provoquer un infarctus », « chocolat lait pour empoisonner un chien », « comment provoquer un coma ? », « provoquer un dérèglement du pancréas », « pancréatite », qui soulèvent des questions de la cour.

« La gentille » et « la méchante Ludivine »

« Qui souffre d’une pancréatite, Madame ? » demande la présidente de la cour, Isabelle Oudot. « Mon père », répond Ludivine Chambet. Sans en dire plus sur ce père, exclu du couple que formaient sa femme et sa fille et qui retisse des liens avec son enfant depuis qu’elle est en détention. « Aussi improbable que ça puisse paraître, je ne m’en rappelle pas. À aucun moment je me revois faire ces recherches », a tenté d’expliquer Ludivine Chambet.

L’accusée, questionnée depuis une semaine sur ses motivations, s’est décrite mardi divisée entre « la gentille Ludivine » qui voulait « apaiser » ses victimes et « la méchante Ludivine » qui faisait ces recherches internet et administrait les mélanges toxiques. Les experts psychiatres ont formellement écarté en début de procès toute maladie mentale ou dédoublement de la personnalité, parlant plutôt de « personnalité clivée ».

Le Quotidien/AFP

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