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Xavier Bettel : « Un jour difficile pour l’UE »


Xavier Bettel : «Il faut continuer à faire avancer le projet européen dans l’optique d’une UE démocratique et citoyenne, et non pas d’une UE dont l’action serait dictée d'en haut par les technocrates.»

Le gouvernement luxembourgeois prend acte de la décision des Britanniques et dit la «respecter». Le Premier ministre Xavier Bettel dit regretter « un divorce sans consentement mutuel ».

Le Premier ministre, Xavier Bettel, a convoqué un Conseil de gouvernement extraordinaire, vendredi matin. À l’issue de celui-ci, il a évoqué «un divorce unilatéral, sans consentement mutuel et regrettable». Face aux représentants des médias dès 11 h, le chef du gouvernement a développé la position du Luxembourg vis-à-vis de l’issue du référendum du Brexit.

«En tant qu’Européen convaincu et dirigeant d’un pays fondateur de l’UE, je ne peux que regretter ce choix, mais cela n’a désormais plus d’importance. Ce choix s’apparente à une procédure de divorce unilatéral entre l’UE et le Royaume-Uni et non entre le Luxembourg et le Royaume-Uni : les 27 États membres restants dans l’UE sont tous impactés par cette décision», a-t-il tenu à spécifier.

«Prouver aux citoyens que l’UE est attrayante»

«C’est un jour difficile pour l’UE, mais aussi pour le Royaume-Uni», a-t-il poursuivi, avant d’appeler les 27 États membres restants de l’UE, dont le Luxembourg, à s’asseoir au plus vite autour d’une table pour décrypter les suites qui découleront de cette décision, «souveraine du peuple britannique», a tenu à préciser Xavier Bettel. Une réunion du Conseil européen se tiendra d’ailleurs, dès la semaine prochaine, à Bruxelles.

Dans ce cadre, le Premier ministre a appelé à «continuer à faire avancer le projet européen, qui est un projet de paix depuis 70 ans et ce, dans l’optique d’une UE démocratique et citoyenne, et non pas dans le sens d’une UE dont l’action serait dictée d’en-haut par des technocrates (eurocrates)», a encore martelé le chef du gouvernement, qui a également appelé à ce qu’«on explique aux plus de 500 millions de citoyens européens quels sont les aspects positifs de cette Union, qui est effectivement attrayante».

Quant à une présupposée «victoire» pour la place financière luxembourgeoise face à la City, le Premier ministre a préféré botter en touche : «Il ne faut pas se focaliser sur les finances. Il y a aussi une Europe sociale, une Europe qui a des idées, des principes et une philosophie qui lui sont propres», a-t-il souligné.

Bref, le Premier ministre appelle à ce que le projet européen soit redéfini, afin, entre autres, de ne pas renforcer les partis nationalistes. Xavier Bettel s’est voulu catégorique, en réfutant toute idée de vouloir «punir les Britanniques» de quelque manière que ce soit.

Enfin, Xavier Bettel a évoqué un «Royaume-désuni», en référence aux voix écossaises et nord-irlandaises, et concédé que ce Brexit aurait des conséquences inévitables, à terme, sur le Luxembourg. Des conséquences qui seront à analyser dans les prochaines semaines, voire mois ou même années.

Claude Damiani

Asselborn à Berlin samedi

La Commission parlementaire des Affaires étrangères et européennes se réunira ce mardi 28 juin à 8h30 pour un échange avec le ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn, qui participera samedi à Berlin à une réunion avec ses homologues des six pays fondateurs de l’UE, sur les conséquences du référendum britannique.

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