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Visite présidentielle de Macron au Luxembourg : grands défis au Grand-Duché


Suite et fin de la tournée européenne d’Emmanuel Macron, ce mardi au Grand-Duché. (Illustration : Archives LQ)

Quelques dossiers chauds pourraient pimenter le déplacement d’Emmanuel Macron ce mardi au Luxembourg.

Suite et fin de la tournée européenne d’Emmanuel Macron, ce mardi au Grand-Duché. Le chef de l’État y est attendu au Palais cet après-midi, en compagnie de son épouse. Le couple présidentiel y rencontrera le Grand-Duc Henri et la Grande-Duchesse Maria Teresa de Luxembourg.

Suivront des entretiens plus politiques au château de Senningen avec le chef du gouvernement Xavier Bettel puis le premier ministre belge Charles Michel. Pour l’hôte français, cette étape luxembourgeoise survient dans un contexte de rentrée difficile alors qu’il signe une offensive sur le terrain européen. En chute libre dans les sondages et secoué par l’incident diplomatique déclenché avec la Pologne au sujet des travailleurs détachés, le locataire de l’Élysée va-t-il confirmer son plaidoyer en faveur d’une harmonisation sociale et fiscale de l’UE ?

Pommes de discorde

En cette année de soixantième anniversaire du traité fondateur à Rome en 1957, l’Europe présente une grande hétérogénéité des situations de ses Etats-membres. S’il a été sorti de la liste noire des paradis fiscaux, le Luxembourg n’en reste pas moins dans le collimateur de Paris qui lui reproche d’être un maillon fort de l’optimisation fiscale. Laquelle ferait perdre 15 milliards d’euros par an à la France, selon un rapport de la commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale.

Une pratique dont le scandale LuxLeaks a révélé l’ampleur. Depuis 2002, le Grand-Duché aurait ainsi négocié des accords sur mesure avec de grands groupes pour abriter certaines de leurs filiales au Grand-Duché en contrepartie d’une imposition très basse. Récemment, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, affirmait vouloir durcir le ton face à l’optimisation fiscale des géants d’Internet. Convaincre le Luxembourg ne sera pas simple. D’autant que celui-ci argue des 90 000 travailleurs frontaliers lorrains générés par son économie dont l’attractivité fiscale reste le principal moteur. Soit, de ce côté-ci de la frontière, un parachute salvateur pour toute une région en plein crash industriel.

Parmi les autres sujets qui fâchent, de plus en plus de voix s’élèvent en France pour réclamer au riche voisin une compensation fiscale en raison des impôts que des dizaines de milliers de frontaliers y paient. La Suisse pratique ainsi mais le Grand-Duché ne veut rien savoir et fait valoir ses investissements – qu’il chiffre à un milliard d’euros ces dernières années – dans les routes et le rail. Dont 200 M€ investis dans la partie luxembourgeoise de l’autoroute reliant Luxembourg-ville à Thionville. Enfin, la centrale nucléaire de Cattenom, dont la fermeture ne semble pas à l’ordre du jour, constitue toujours une pomme de discorde entre les deux pays.

Xavier Brouet (Le Républicain Lorrain)

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