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[Vins de la Moselle] Marc Berna : un sans-faute au Guide Hachette !


Marc berna espère que les récompenses vont permettre d'accroître sa notoriété (photo : Erwan Nonet).

Si l’on devait désigner un gagnant luxembourgeois de la nouvelle édition du Guide Hachette des vins, ce serait Marc Berna. Trois de ses vins y sont excellemment notés.

Un coup de cœur pour son riesling Ahn Palmberg 2017, trois étoiles pour son pinot gris vieilles vignes Vogelsang 2017 et une étoile pour son pinot gris Vogelsang 2017 : c’est un sans-faute, puisque le jeune vigneron de 35 ans n’avait présenté que ces trois vins aux dégustateurs !

Vous devez l’aimer, cette nouvelle édition du Guide Hachette !
Marc Berna : Oui, bien sûr! Avoir trois vins bien notés est une excellente chose. D’autant que je n’avais amené que ceux-là lors de la dégustation. Le guide dépasse largement le cadre luxembourgeois et c’est une bonne occasion de se faire connaître par de nouveaux amateurs. Peut-être que ces récompenses amèneront de nouveaux clients…
Comme quoi, il n’est pas nécessaire d’avoir des décennies d’expérience pour être un bon vigneron…
Peut-être pas non. J’ai 35 ans et j’ai vinifié mon premier millésime en 2010, une année très difficile. Comme en 2017, d’ailleurs, celle des vins qui sont dans le nouveau guide.
Et dès les millésimes 2011 et 2012, vous obteniez un coup de cœur avec ce même riesling Palmberg, couronné cette année !
Oui, je n’ai pas à me plaindre. Les débuts ont été très encourageants!

Je l’ai bien aimé, moi, ce millésime 2017

La météo avait effectivement été ingrate l’année dernière. Aviez-vous pourtant senti avoir un grand potentiel entre les mains ?
Je l’ai bien aimé, moi, ce millésime 2017. Rien n’a été facile, c’est vrai, mais on voyait qu’en travaillant beaucoup, sans relâche, on obtiendrait de beaux résultats. Il n’a pas fallu ménager ses efforts, mais la récompense était au bout. C’était un millésime pour les vignerons qui aiment travailler.
Travailler beaucoup, qu’est-ce cela signifie concrètement ?
Il fallait être très présent dans la vigne, tout le temps. Par exemple, pendant les vendanges, j’ai souvent réalisé trois passages pour ne prendre que les raisins parfaitement mûrs. J’en ai laissé beaucoup par terre, tous ceux qui n’étaient pas beaux : je ne voulais pas de ça dans ma cave. Alors forcément, les rendements ont été très petits.
Parlez-nous de ce riesling Palmberg qui vous a valu ce coup de cœur. Vous êtes un spécialiste de ce terroir.
Le Palmberg est un endroit magnifique. Exposé plein sud, avec la falaise au-dessus, c’est idéal pour le riesling. Ma parcelle de 55 ares est bien placée, juste au milieu du lieu-dit. En 2017, j’ai eu la chance de ne pas avoir été touché par le gel, mais la grêle a quand même causé quelques dégâts. Il a fallu être strict toute l’année et, au final, je n’ai qu’un rendement d’une trentaine d’hectolitres par hectare, c’est très peu. Mais grâce à cela, le vin est très concentré, pas très acide et déjà bien rond malgré son jeune âge. Il offre de très beaux arômes d’abricot.
Et ce pinot gris vieilles vignes Vogelsang, avec lequel vous avez obtenu trois étoiles ?
Cette parcelle est plantée de vignes âgées de 49 ans. Elle est située en lisière de forêt et cela lui donne des caractéristiques intéressantes. Grâce aux arbres, les nuits sont plus fraîches et les écarts de température avec la journée permettent de développer les arômes. Le vin est très riche, mais il y en a peu : les rendements étaient encore plus petits que sur le Palmberg.
Quelles affinités a-t-il avec l’autre pinot gris Vogelsang qui a reçu une étoile ?
Celui-là provient de la parcelle située juste à côté. Les vignes y sont âgées de 27 ans. Les deux vins ont donc des points communs, même si l’âge des pieds les différencie. Celui-ci a donné des rendements de 35-40 hectolitres par hectare, ce qui, finalement, n’était pas si mal pour l’année !
Tous les vignerons sont d’accord pour dire que 2018, par opposition à 2016 et 2017, a été une excellente année, avec une météo très favorable. Mais cela veut-il dire que les vins seront forcément meilleurs que ceux de 2017 ? Même ceux qui ont été bien travaillés ?
Meilleurs, non, pas forcément. C’est vrai que l’année 2018 a été exceptionnelle. De beaux raisins, en quantité… Sur le Palmberg, par exemple, je suis à 60-70 hectolitres par hectare. Ça n’a rien à voir. Mais je ne dirais pas que les vins seront nécessairement meilleurs, ils seront surtout très différents : plus sucrés, avec davantage d’alcool. Ils auront sûrement un style plus alsacien que purement luxembourgeois.
Maintenant que les vendanges sont terminées, à quoi vous attelez-vous ?
Il faut surveiller les fermentations à la cave, nous avons commencé à tailler les vignes… Et puis, la période des fêtes arrive et vendre le vin est pratiquement la plus grosse activité du mois de novembre.

Entretien avec Erwan Nonet

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