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Veuf séquestré par trois femmes à Esch : « Elles voulaient m’étrangler »


«Elle me demandait tous les jours de l'argent. J'ai même vendu ma collection de timbres aux enchères. Mais cela ne suffisait toujours pas. J'ai même dû emprunter de l'argent à la voisine...» (illustration DR)

Un septuagénaire pensait venir en aide à une femme en l’accueillant chez lui à Esch. Mais quand ses sœurs ont débarqué, tout a dégénéré, raconte-t-il. Depuis mardi matin, les trois femmes qu’il hébergeait à l’époque comparaissent devant la 13e chambre criminelle pour tentative de meurtre, séquestration et abus de faiblesse…

« Nous nous sommes rencontrés dans un café à Esch-sur-Alzette à l’été 2015. J’ai vu son œil au beurre noir. J’ai eu pitié d’elle. Je lui ai dit : Tu rentres avec moi.» En accueillant Larisia dans sa maison dans le quartier de la Grenz à Esch-sur-Alzette, le septuagénaire, veuf depuis quelques mois, ne s’attendait pas à ce que cela vire au cauchemar. «On s’entendait très bien. Elle avait sa propre chambre, précise-t-il. Tout allait bien jusqu’à ce que ses sœurs débarquent…»

Les faits sur lesquels se penche la 13e chambre criminelle remontent au 12 mai 2016. Claudia S. (39 ans), Marinela S. (40 ans) accompagnent aujourd’hui Larisia B. (42 ans) sur le banc des prévenus.

Cette nuit-là, comme souvent, les trois femmes étaient sorties. «Elles travaillaient la nuit, cela ne me regardait pas», glisse le septuagénaire. Mais à leur retour vers 4h, cela aurait dégénéré. D’abord, elles l’auraient poussé dans les escaliers. Deux d’entre elles se seraient ensuite ruées sur lui, lui auraient mis un torchon trempé dans la bouche et l’auraient roué de coups. «Elles voulaient m’étrangler. Je n’ai presque plus eu d’air. Elles m’ont enfermé dans une chambre du premier étage. C’est ce qui m’a sauvé.» Après avoir ouvert les volets en faisant le moins de bruit possible, il avait réussi à prendre la fuite par la fenêtre en passant par un avant-toit et en s’accrochant à une gouttière.

«Il était en maillot de corps, maculé de sang et avait du mal à respirer», se souvient la voisine qui l’avait retrouvé en bas. Il était autour de 9h quand elle avait appelé les secours. Visiblement, les trois femmes ne s’étaient pas rendu compte qu’il avait pris la fuite. Car quand la police est arrivée, le trio se trouvait toujours à l’intérieur. Les trois femmes étaient toujours bien alcoolisées.

Obligé de vendre sa collection de timbres

Seule l’une d’elles avait d’ailleurs pu être entendue immédiatement. Mais sur les lieux, la police avait saisi une serviette humide couverte de sang permettant de confirmer les déclarations de Monsieur. Le septuagénaire avait été transféré au CHEM. Côtes cassées, multiples hématomes à la tête, saignements, douleurs au thorax… Pour le médecin légiste qui a examiné la victime, «sa vie avait bien été en danger».

Les trois femmes sont non seulement poursuivies pour tentative de meurtre et séquestration, mais également pour abus de faiblesse. Car à la fin, les comptes du retraité étaient vides. Si l’on suit ses déclarations, il y a eu un projet de mariage. Larisia aurait également voulu avoir des enfants avec lui. Mais pour réaliser cela, il fallait qu’elle divorce et paie un avocat : «Elle me demandait tous les jours de l’argent. J’ai même vendu ma collection de timbres aux enchères. Mais cela ne suffisait toujours pas. J’ai même dû emprunter de l’argent à la voisine…»

Le septuagénaire affirme les avoir mises à la porte plus d’une fois : «Trois fois. Mais elles sont revenues. Je n’ai pas su les mettre à la porte.» Entretemps, il a déménagé et est placé sous tutelle. Par le biais de sa tutrice, il s’est constitué partie civile. Il réclame près de 14 000 euros au titre du dommage matériel et 20 000 euros au titre du préjudice moral.

Ce mercredi après-midi, cela sera au tour des trois prévenues de s’expliquer. Toutes les trois ont fait entre deux et huit mois en détention préventive et contestent dans les grandes lignes ce qu’on leur reproche. «Je l’ai séquestré, mais pas avec l’intention de le tuer ou de lui faire du mal. Je voulais juste le calmer. Je ne pensais pas qu’il voulait se jeter par la fenêtre. Même s’il a menacé qu’il allait se tuer si je le quittais, je pensais qu’il faisait des blagues», a ainsi déclaré Larisia lors de l’ouverture du procès.

Fabienne Armborst

Un commentaire

  1. Il n’y aurait donc pas que des hommes qui abusent les femmes = Lorsqu’elles le peuvent : Elle ne se gênent pas et iraient même jusqu’à tuer ?

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