Urgences : 45 % des patients ne devraient pas s’y rendre

Le sujet des urgences a été abordé une fois encore lors de la dernière quadripartite. Un plan d’action est prévu en 2018.

Il n’y a toujours rien de concret, mais le dossier avance. Le fonctionnement des services d’urgence, c’est la bête noire de la ministre de la Santé, Lydia Mutsch. Lors de la quadripartite de mercredi dernier, le sujet s’est retrouvé une nouvelle fois à l’ordre du jour.

Depuis le début de l’année, un audit est en cours qui devrait livrer ses résultats dans quelques semaines. «C’est grâce à la coopération constructive de tous les acteurs du terrain impliqués dans cet exercice que l’échéancier fixé a pu être respecté», indique le ministère de la Santé. Les recommandations qui seront alors faites feront l’objet d’un plan d’action. «Je souhaite que l’audit aboutisse à des solutions ambitieuses, portées par le secteur, qui réduiront durablement les délais d’attente et le fonctionnement de nos services d’urgence», a souligné la ministre de la Santé, mercredi à l’issue de la quadripartite.

Autre piste de désengorgement des urgences présentée lors de la quadripartite : le prototype d’une application pour téléphone mobile permettant de localiser rapidement les cabinets médicaux qui sont ouverts dans l’entourage immédiat du patient, y compris en dehors des horaires d’ouverture habituels. «Cette « App » devrait permettre dans les mois à suivre d’éviter que les urgences soient sollicitées simplement parce que le cabinet médical est déjà fermé, en l’absence d’une urgence véritable», indique le ministère de la Santé.

« Ce sont les mauvais patients aux mauvais endroits »

Une autre solution est à l’étude qui a trait à des modèles d’offres de soins pluridisciplinaires, tels les cabinets de groupe, «dont l’organisation plus flexible présente des avantages certains pour les patients», selon le ministère.

Selon le président de l’Association des médecins et médecins dentistes (AMMD), Alain Schmit, «le Luxembourg connaît une fréquentation des services d’urgence supérieure à la moyenne des autres pays et il faut se demander pourquoi», dit-il. «Quand on regarde les chiffres qui nous ont été présentés, on s’aperçoit que 45 % des gens viennent aux urgences alors que ce n’est pas la bonne adresse. Ce sont les mauvais patients aux mauvais endroits», poursuit-il.

Pourquoi venir aux urgences? «Nous sommes convaincus que nous avons au Luxembourg un brassage énorme d’étrangers qui ne séjournent pas forcément longtemps au pays et leur priorité n’est pas forcément de choisir un médecin traitant. Il faut expliquer aux gens l’importance d’avoir un médecin traitant et faire connaître les maisons médicales», conclut-il sur ce point.

Geneviève Montaigu