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Une odyssée symphonique à la Philharmonie de Luxembourg


Le film retrace, à travers différentes époques, le rôle joué par une intelligence inconnue dans l'évolution de l'humanité. (Photo : DR/Alfonso Salgueiro Lora)

C’est une soirée exceptionnelle qui s’est déroulée, jeudi soir, à la Philharmonie de Luxembourg. Une soirée estampillée ciné-concert, et placée sous le signe du grand Stanley Kubrick et de son chef-d’œuvre 2001 : A Space Odyssey.

Ce film de science-fiction a, depuis sa sortie en 1968, ses adorateurs comme ses détracteurs. Les premiers le trouvent génial et révolutionnaire, les autres trop long et alambiqué. À ce niveau là rien n’a changé. Mais le public venu jeudi soir en masse à la Philharmonie pour ce ciné-concert prouve à quel point le film a marqué du monde du 7e Art et plusieurs générations de cinéphiles. D’ailleurs le public de la Philharmonie, d’habitude âgé et grisonnant, était totalement renouvelé pour cette soirée.

Il faut dire que ce film, qui laisse une importance rare à sa bande-originale – il n’y a qu’une quarantaine de minutes de dialogues sur les 2h30 de film–, proposé avec la musique interprétée live par l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg et le WDR Rundfunkchor Köln, ça a de quoi attiser l’envie. Et les très nombreux spectateurs présents n’ont pas eu à regretter leur choix.

Dès l’entrée dans le grand auditorium de la Philharmonie, le spectateur est accueilli par le regard géant – et inquiétant pour qui connait le film –, de HAL 9000, l’ordinateur de bord de du vaisseau Discovery. L’orchestre et le chœur s’installent. Arrive le premier violon. Puis le chef, Frank Strobel. Que du très classique, si ce n’était pour l’écran géant installé derrière eux.

La musique commence dans le calme habituel de l’endroit : Atmosphères de Ligeti. Ce n’est que trois minutes plus tard qu’apparait le logo de la MGM, et tout de suite après, les premières images du film. Des images qui provoquent comme une onde de plaisir incontrôlé chez plusieurs spectateurs. Et c’est parti pour «L’Aube de l’humanité», et sa tribu d’australopithèques qui découvre un imposant monolithe noir ; suivra «Des vaisseaux dans l’espace», et son magnifique ballet spatial, puis viendra La mission Jupiter, pour finir, après l’entracte par «Jupiter et au-delà de l’infini».

Le tout accompagnés par les emblématiques Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss ou encore Le Beau Danube bleu de Johann Strauss fils qui interprétés par l’OPL, donnent des frissons. La prestation de l’orchestre et de son chef est d’ailleurs à saluer. Leur synchronisation avec le film et ses autres sons est tout simplement parfaite. Et les musiciens prennent visiblement plaisir à l’exercice. Pendant leurs moments de pause, nombreux sont ceux qui en profitent, comme les spectateurs, pour regarder l’écran.

Seul petit, tout petit, point négatif. La qualité de l’image, bien que respectable, n’est pas vraiment à la hauteur de ce que certaines salles peuvent offrir désormais. Peu importe, les images de Kubrick restent magnifiques. Tout comme la musique.

Ceux qui ont raté la représentation de jeudi ont une seconde chance de se rattraper ce vendredi. La soirée affiche complet, mais ça vaut toujours le coup, à la Philharmonie, de tenter la caisse du soir.

Pablo Chimienti

Philharmonie – Luxembourg.

Ce vendredi soir à 19h. Tickets : 25/35/45 euros.

www.philharmonie.lu

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