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Tripartite : l’OGBL prêt à affronter les députés


La secrétaire générale de l'OGBL, Nora Back, ne compte pas lâcher l'affaire. (photo Isabella Finzi)

Le seul syndicat à avoir rejeté l’accord tripartite contre la flambée des prix se dit disposé à expliquer sa décision devant la Chambre. En attendant, les travaux législatifs se poursuivent.

La demande émane du CSV. Mardi, à l’occasion de la première réunion de la commission spéciale «tripartite», le principal parti de l’opposition avait demandé que la Chambre invite aussi bien le patronat que les syndicats pour qu’ils s’expliquent sur les négociations menées fin mars avec le gouvernement. Gilles Roth, le coprésident de la fraction chrétienne-sociale, avait précisé que l’OGBL, le seul syndicat à avoir refusé de signer l’accord, ne devait pas être exclu d’un tel échange.

Hier, le même OGBL a souligné dans un communiqué de presse être «tout à fait disposé à rencontrer les membres de la commission afin de répondre à leurs questions et leur exposer les défauts de l’accord tripartite qu’il a refusé de signer». Il est cependant peu probable que la demande du CSV soit retenue.

Le président de la commission «tripartite», Gilles Baum (DP), avait expliqué, mercredi, dans nos colonnes, ne pas voir de «plus-value» à convoquer le patronat et les syndicats. Toutefois, les différentes fractions seraient libres de se mettre de leur propre initiative autour d’une table avec le camp patronal ou syndical.

En attendant, les travaux législatifs sur le paquet de solidarité ficelé lors de la tripartite se sont poursuivis mercredi et hier. De très nombreuses questions étaient restées en suspens après la présentation des grandes lignes des mesures proposées par le gouvernement après avoir obtenu le soutien de l’UEL (patronat), du LCGB et de la CGFP (syndicats).

Une des mesures phares concerne l’introduction d’un crédit d’impôt énergie censé «surcompenser» la perte de pouvoir d’achat provoquée par le report de la prochaine tranche indiciaire, actuellement prévue pour août, à avril 2023. Le LSAP, allié de longue date de l’OGBL, avait signalé mardi avoir développé un catalogue de questions, qui a été soumis hier aux experts du Statec et de l’administration des Contributions directes.

Le CSV rejoint notamment le souci du LSAP par rapport à un manque d’équité du crédit d’impôt, dont le montant maximal est fixé à 84 euros net par mois et par salarié. Le crédit sera régressif. Les plus petits salaires touchent 84 euros, les personnes qui touchent 100 000 euros brut par an arrivent à 0 euro.

«Le crédit d’impôt qui est sur la table est très loin de constituer une réelle surcompensation pour la perte de pouvoir d’achat et le report d’une tranche indiciaire», fustige, une nouvelle fois, l’OGBL par voie de communiqué. Le syndicat reste aussi vent debout contre «une large manipulation de l’index jusqu’en 2024». Il existerait «un véritable risque de voir une tranche indiciaire perdue de façon définitive si l’inflation se maintient au niveau actuel, voire augmente encore davantage». Le principe retenu veut qu’une seule tranche soit versée tous les 12 mois.

Les 7,5 cents, une «absurdité» pour Bausch

Une autre mesure du paquet de solidarité est la réduction temporaire de 7,5 cents d’euro par litre de carburant. La ristourne est déjà d’application pour l’essence et le diesel. Pour ce qui est du mazout de chauffage et industriel, il faudra attendre l’adoption d’un texte de loi spécifique.

Les députés ont entamé leurs travaux mercredi. Il est possible que le projet de loi soit soumis encore courant mai au vote de la Chambre. La mesure doit rester en application jusqu’au 31 décembre prochain.

La réduction étatique du prix de l’essence et du diesel, par contre, sera limitée au 31 juillet. L’application temporaire de cette mesure a convaincu le vice-Premier ministre déi gréng, François Bausch, de valider une mesure qu’il qualifie pourtant d’«absurde» dans un entretien accordé à nos confrères de Reporter.lu.

Les mieux lotis, souvent détenteurs de grosses cylindrées, profiteraient bien plus de cette remise «symbolique». Dans un gouvernement, il faudrait toutefois être prêt à «signer des compromis».

Gaz : une aide financière sera votée mardi

Fin février, le gouvernement avait déjà décidé de prendre en charge les frais d’utilisation du réseau de gaz naturel. Cette mesure doit permettre de soulager les ménages se chauffant au gaz. L’inflation et la guerre en Ukraine font que le prix du gaz est aujourd’hui 15 fois plus cher que début 2020.

Selon le ministre de l’Énergie, Claude Turmes, un ménage moyen pourra économiser jusqu’à 500 euros d’ici au 31 décembre prochain, date où la mesure prendra fin. Le texte de loi sera voté mardi.

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