Accueil | A la Une | Trains frontaliers : le Grand-Est met la SNCF au pied du mur

Trains frontaliers : le Grand-Est met la SNCF au pied du mur


Illustration Editpress

C’est inédit : suite aux énièmes dysfonctionnements de la ligne 90, le président de la région Grand-Est lance un ultimatum à la SNCF ! Les chemins de fer français ont jusque mi-janvier pour présenter un plan d’urgence sur la ligne Metz-Thionville-Luxembourg.

Dans un communiqué publié jeudi soir, Jean Rottner demande des «mesures d’urgences» à la SNCF, constatant une situation générale « qui semble se dégrader rapidement alors même que les investissements de la région en faveur du ferroviaire n’ont jamais été aussi conséquents ». Le ton est sec. Le président de la super-entité politique (5,5 millions d’habitants) descend directement dans l’arène pour défendre les 10 000 usagers de cette ligne.

Pour rappel, même si un retour à la normal se dessine, de nombreux trains sont annulés depuis une semaine, suite à l’agression d’une contrôleuse en gare d’Uckange et l’exercice du droit de retrait par les agents. Un triste évènement survenu au pire moment pour les Luxembourgeois : la semaine de lancement du grand plan de refonte de la mobilité (nouveau tram, nouvelles gares, nouveaux horaires de train…).

1,1 millions d’euros de pénalité

Jean Rottner inclut donc directement dans ce plan «la prise en compte de la sécurité dans les trains». Quelles autres mesures pourraient être exigées ? Avec un mois pour travailler, on ne sait pas ce que la SNCF va pouvoir inventer… ni avec quels moyens financiers. Des agents de sécurité sont par exemple coûteux. L’idée de garantir un «moyen de transport fiable» est en tout cas l’attente phare de Jean Rottner, conscient que les travailleurs frontaliers «ne peuvent se permettre d’arriver régulièrement en retard, sauf à risquer de perdre leur emploi.»

La région Grand-Est rappelle enfin que depuis le 1er janvier 2017, soit bientôt un an, la SNCF lui a versé 1,1 millions d’euros de pénalité pour des trains qui n’ont pas circulé. Cette somme pourrait être réinvestie en faveur du «déploiement d’un système d’information à bord» pour les usagers.

Honnêtement, ne faudrait-il pas investir cet argent pour améliorer la mobilité en elle-même ? L’usager, notamment via le nouveau fil Twitter dédié à la ligne 90, est déjà largement informé. Encore faut-il que le responsable de ce réseau de communication soit lui-même informé, ce qui a été très complexe cette dernière semaine avec des droits de retrait qui, par nature, ne nécessitent pas de préavis. À suivre.

Hubert Gamelon

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.