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Top Gun Maverick : supersonique !


Ce second volet des aventures de Maverick est un remake qui s’assume. (Photo Paramount pictures)

36 ans après sa première apparition à l’écran, Maverick revient sur grand écran. Toujours campé par Tom Cruise, le capitaine repart en mission dans un second volet qui sort l’artillerie lourde.

À la question «y a-t-il un pilote dans l’avion?», soulevée par le film haut perché du même nom (1980), la réponse tient aujourd’hui lieu d’une évidence : oui, et c’est Tom Cruise! On l’a ainsi vu en équilibre sur un biplan, en mode Ethan Hunt de la saga Mission Impossible, performance d’ailleurs saluée par la Patrouille de France lors de la montée des marches à Cannes. C’est que l’acteur, toujours prêt à jouer au cascadeur, a de sérieuses raisons de se mettre en scène : la promotion de Top Gun : Maverick, suite d’une œuvre culte qui a fait de lui l’une des icônes du cinéma des années 80. Rappelons qu’après ses galipettes aériennes, il a joué (et brillé) dans The Color of Money, Rain Man et Born on the Fourth of July.

Mission « impossible » pour Pete Mitchell

Qu’on ne s’y trompe pas, ce second volet des aventures de Pete Mitchell, alias «Maverick», est un remake qui s’assume. Un choix qui s’observe régulièrement dans un film qui, jouant sur la fibre nostalgique, dépoussière les scènes, les lieux et les personnages de son modèle. Ceux-ci ont forcément pris quelques rides, dont le fameux capitaine qui, malgré le poids de l’âge, est toujours une forte tête. On le retrouve 36 ans après, simple pilote d’essai qui pousse de jolis engins fuselés à Mach 10, avant d’être muté à l’école Top Gun (tiens donc!) pour une nouvelle insubordination.

Dans l’ombre, c’est son ancien rival-ami «Iceman», désormais amiral et diminué par un cancer (Val Kilmer), qui l’a choisi pour une mission «impossible» au cœur d’un État «voyou» qu’aucun pilote n’aurait jamais imaginée. Sur place, parmi les jeunes talents du pilotage, il tombe sur Bradley «Rooster» Bradshaw, fils du défunt «Goose», son ex-binôme. Évidemment, les fantômes du passé le tourmentent, même si le réalisateur Joseph Kosinski (qui a déjà fait tourner Tom Cruise dans Oblivion) n’abuse pas des flash-back (un seul véritable), glissant quand même des indices ici et là, comme ces polaroïds punaisés au mur ou ces photos encadrées d’une autre époque.

De nombreux clins d’oeil à l’original

Les clins d’œil au premier film de Tony Scott sont par contre nombreux : «Maverick» fait toujours de la moto sans casque et n’a pas quitté ses Ray-Ban, ni son t-shirt blanc. On retrouve aussi des vols la tête en bas, une partie de football américain avec torses huilés, de vieux coucous (les F16 et F14) et une romance à l’eau de rose dans un cabanon (ce coup-ci, l’heureuse élue est Jennifer Lynn Connelly, Kelly McGillis n’ayant pas été avertie de la suite…). Sans oublier, bien sûr, la musique, qui ramène au bon vieux slow Take My Breath Away de Berlin et au remuant Great Balls of Fire de Jerry Lee Lewis.

On sort ici l’artillerie lourde, avec des scènes aériennes (sans effets spéciaux) à couper le souffle Paramount pictures

Heureusement, Top Gun : Maverick n’a pas oublié que depuis plus de trente ans, on a fait quelques progrès. C’est vrai, il y a toujours cette recette éprouvée basée sur le courage, l’amour du drapeau et le sens du sacrifice. Mais le film laisse plus de place aux femmes – bien que l’atmosphère générale penche vers le virilisme. L’âge aidant, le héros a aussi un côté paternaliste et protecteur plus prononcé. Mais surtout, pour remplacer la réalisation «flashy» de Tony Scott, on sort ici l’artillerie lourde, avec des scènes aériennes (sans effets spéciaux) à couper le souffle, comme celle à basse altitude qui fait étrangement penser à l’attaque de l’Étoile de la mort dans Star Wars.

À Cannes, lors de la présentation du film, Tom Cruise rappelait ses préférences pour le grand écran, et que de tels divertissements ne peuvent aucunement s’apprécier en streaming. Une manière tout à lui de chasser les années et de traverser les générations sans en avoir l’air. En voiture, à moto, en bateau et bien sûr en avion (de chasse), il semble ne jamais faire fausse route. Il le précise d’ailleurs dans le film : l’important, ce n’est pas la machine, «c’est le pilote»!

Top Gun : Maverick de Joseph Kosinski. Avec Tom Cruise, Miles Teller, Jennifer Connelly… Genre : action. Durée 2 h 11

On sort ici l’artillerie lourde, avec des scènes aériennes à couper le souffle

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