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Sur le long terme, la dette du Luxembourg pourrait exploser


Les prochaines générations auront à supporter le poids de cette dette si rien n'est entrepris dès à présent. (illustration Editpress)

Dans son évaluation annuelle, le Conseil national des finances publiques (CNFP) a livré un scénario pour le moins catastrophe : la classe politique devra prendre des mesures pour éviter qu’à l’horizon 2070 la dette n’explose.

« À court terme, pour cette année et l’année prochaine, il semble que toutes les règles budgétaires devraient être respectées », a affirmé vendredi Yves Nosbuch, président du CNFP. Le solde structurel, c’est-à-dire le solde budgétaire corrigé des variations conjoncturelles, « devrait se situer au-dessus de l’objectif à moyen terme qui est imposé par la Commission européenne » (-0,5 % du PIB). Par ailleurs, un nouvel objectif à moyen terme (OMT) sera fixé en avril pour les années 2020 à 2022.

Si à court et moyen termes « a priori il n’y a pas de risque substantiel pour la soutenabilité de nos finances publiques », d’après Yves Nosbuch, à long terme, ça risque de se gâter. Le fameux OMT minimal applicable au niveau européen sera calculé par Bruxelles sur la base de nouvelles projections démographiques. La Commission européenne ne table plus sur une population du Luxembourg de 1,1 million de personnes en 2060, mais sur 990 000 personnes pour cette même année et 1,04 million en 2070.

On pourrait se retrouver face à des « déficiences considérables , notamment en lien avec l’augmentation des coûts liés au vieillissement de la population, qui vont arriver au cours des décennies à venir ». Dans son analyse d’octobre 2017, le risque de soutenabilité à long terme des finances publiques était «moyen». Car l’indicateur S2 (l’ajustement minimal du solde structurel primaire qui est nécessaire chaque année pour stabiliser le ratio d’endettement public à long terme) se situait à 5,7 points de pourcentage du PIB. En 2060, l’indicateur serait à 6,8 points de pourcentage du PIB.

Les prochaines générations paieront la facture

D’après les derniers calculs de la Commission européenne sur base d’un horizon temporel de 2070, l’indicateur S2 passerait largement au- dessus du seuil des 6 points de pourcentage du PIB. Et sur les critères de la Commission européenne, le Grand-Duché est confronté à « un risque élevé pour la soutenabilité à long terme des finances publiques ». « Ce qui veut dire qu’il va falloir prendre des mesures à un moment », a prévenu le président de la CNFP sans dire lesquelles. La prise de décision appartenant au personnel politique.

« Bien évidemment, plus on attend pour prendre des mesures, plus ces mesures vont être mordantes au moment où elles devront être prises. Elles vont tomber sur les jeunes et les générations futures . Plutôt on commence, moins les ajustements sont importants », a ajouté le président du Conseil national des finances publiques. Car il y a un risque d’explosion de la dette. En prenant l’hypothèse d’un solde structurel primaire à 0,6 % du PIB à partir de 2019, on pourrait avoir un ratio d’endettement public qui dépasserait le seuil de dette publique de 30 % du PIB à partir de 2041. Le seuil de 60 % du PIB serait atteint à partir de 2048. «Par la suite, le ratio d’endettement public augmenterait fortement pour s’élever à 156 % du PIB en 2060 et 286 % du PIB en 2070.»

Aude Forestier

Un commentaire

  1. Thomas Meyer

    Esou prédictiounen op esou laang Zäit si sennlos an net ze gebrauchen.

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