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Stop TTIP : « Les politiques doivent aussi dire non au CETA »


"Si l'opposition au TTIP n'est pas accompagnée par un non au CETA, cela revient à jeter de la poudre aux yeux des citoyens», martèle la porte-parole de «Stop TTIP» au Luxembourg, Blanche Weber.

La plateforme citoyenne «Stop TTIP» se réjouit des critiques qui émergent enfin sur le TTIP. Elle souligne néanmoins que faire bloc pour éviter le CETA est bien plus urgent.

Contactée mardi par Le Quotidien, Blanche Weber, porte-parole de la plateforme «Stop TTIP», nous a fait part de ses sentiments mitigés à propos des récents rebondissements dans le dossier TTIP. Elle lance d’ailleurs un appel urgent aux gouvernements afin qu’ils ne perdent pas «toute crédibilité politique» en «jetant de la poudre aux yeux des citoyens».

Les critiques contre le TTIP doivent en effet aller de pair avec une opposition claire au CETA, l’accord de libre-échange que l’UE compte conclure en octobre avec le Canada, insiste Blanche Weber, qui ne fait cependant pas la fine bouche. «Pendant de longs mois, les politiques ont martelé que nos arguments ne tenaient pas la route. Maintenant, ils finissent par nous donner raison», lance-t-elle un brin ironique.

«On est content de constater cette évolution, mais cela n’est pas encore suffisant. Pour l’instant, il ne s’agit que de critiques isolées, qui sont également à remettre dans le contexte préélectoral qui s’installe en Allemagne et en France», relativise la présidente du Mouvement écologique. Elle ajoute que l’émergence de ces critiques est motivées par un «calcul politique» bien précis, qui vise à faire «distraction».

C’est pourquoi Blanche Weber exige au nom de la plateforme «Stop TTIP» que les «gouvernements, y compris le nôtre, prennent clairement position» sur le statut des négociations avec les États-Unis. Car si le temps presse pour le TTIP, les choses sont encore plus urgentes pour le CETA. «Une décision finale sera prise en octobre à l’échelle de l’UE. Pour nous, CETA et TTIP restent deux faces d’une même médaille. Les principales failles que nous contestons au niveau du TTIP se retrouvent également dans le CETA», avance Blanche Weber.

Un surplus de croissance estimé à 0,01 %

«Si la politique veut vraiment rester crédible, il faut qu’elle dise clairement non au CETA. Si l’opposition au TTIP n’est pas accompagnée par un non au CETA, cela revient à jeter de la poudre aux yeux des citoyens», martèle la porte-parole de «Stop TTIP». Dans ce contexte, elle appelle une nouvelle fois le gouvernement luxembourgeois à s’opposer à toute application provisoire du CETA. «Comme indiqué dans la motion adoptée par la Chambre des députés, le vote des parlements nationaux et donc le débat démocratique doivent prévaloir. Tout autre scénario équivaudrait à une démocratie fictive», lance encore Blanche Weber.

Appuyée par une contestation grandissante sur le terrain, y compris dans les cercles académiques, la plate-forme espère toujours éviter l’entrée en vigueur de ces deux accords de libre-échange. «Il est dérisoire de constater que bon nombre de principes vont être mis en danger pour atteindre en fin de compte un surplus de croissance qui va à peine atteindre les 0,01 %», explique notre interlocutrice, en faisant référence à une des rares analyses de la Commission européenne sur l’impact du TTIP.

Avec la perspective de l’arrivée d’un nouveau président américain, «qui sera espérons-le une femme», il serait «grand temps» de pousser enfin la réflexion plus loin sur le commerce international. «Il faut notamment se demander comment on pourrait rendre le marché mondial plus équitable. On a besoin d’un libre-échange, à condition toutefois que celui-ci soit sensé et équitable», conclut-elle.

Au plus tard le 8 octobre, les opposants luxembourgeois au TTIP et au CETA seront à nouveau dans la rue à Luxembourg pour faire bloc.

David Marques

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