Après un an de lutte sociale, les syndicats LCGB et OGBL ont réussi à faire plier la direction de la société Cebi à Steinsel.
Vendredi, le LCGB et l’OGBL ont affirmé avoir signé avec la direction de la société Cebi un avenant à la convention collective de travail, après un an de revendications.
Épilogue heureux pour les 640 employés de la société Cebi située à Steinsel : la direction et les syndicats ont réussi à se mettre d’accord en signant un avenant à la convention collective de travail, moins d’un mois après une action syndicale d’envergure.
En effet, pendant presque un an de négociations, les syndicats et la direction de la société – fournissant des composants électromécaniques aux constructeurs automobiles et producteurs d’appareils électroménagers – ont joué des coudes. L’un distribuant des tracts et mobilisant les employés pendant que l’autre faisait son possible pour mettre des bâtons dans les roues du processus syndical, quitte à mettre en danger la paix sociale dans l’entreprise.
Retour du dialogue social
Le 7 mars dernier, les choses s’accélèrent et les syndicats LCGB et OGBL mobilisent entre 100 et 200 personnes pour faire entendre raison à la direction de Cebi, qui à l’époque et selon les syndicats ne souhaite pas entendre parler de négociations autour du renouvellement de la convention collective de travail. Syndicats et direction se renvoient la balle et laissent craindre le pire. Les syndicats adressent alors un ultimatum à la direction en proposant une «réunion de la dernière chance» avant de durcir les actions et de faire appel à l’Office national de conciliation. Cette réunion se tiendra seulement cinq jours après, le 12 mars.
Ainsi, moins d’un mois plus tard, le dialogue social semble s’être imposé. «La direction de Cebi a sans doute réalisé que la meilleure stratégie était le dialogue», a souligné Marc Kirchen, en charge du dossier au sein du LCGB. Même constat du côté de Patrick Freichel de l’OGBL : «Nos actions syndicales ont fait la différence et l’on a vu le changement de discours de la direction lors de la réunion de la dernière chance, le 12 mars, avec les membres de la direction. Je pense qu’ils ont compris que pour l’image de la société, le dialogue était de mise. La direction a également pu voir que nous pouvons mobiliser les employés et les médias.»
En regardant l’accord de plus près, l’avenant signé semble être en faveur des employés. «Si on regarde par rapport aux années précédentes, on peut dire que nous avons réussi à signer un bon accord en sécurisant les acquis sociaux et en augmentant certains acquis, notamment au niveau des primes et des congés», a expliqué Marc Kirchen avant de souligner : «Mais nous sommes aussi allés dans le sens de la direction en mettant en place un programme pour réduire l’absentéisme au travail et améliorer la motivation des employés.» Là aussi, l’OGBL, par l’intermédiaire de Patrick Freichel, semble être sur la même ligne. «Dans la mesure où il n’y a pas eu de progrès social depuis 2012, cet accord est une avancée. Mais ce n’est qu’un début, et nous resterons vigilants dans les mois à venir.»
Jeremy Zabatta.