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Stade National : La FLF avait un de ces sourires…


(Photo: Alain Rischard / Editpress)

Le chantier a été très officiellement lancé lundi. C’est parti pour deux années de travaux, pour une inauguration fin 2019.

«C’est un bien beau jour pour un si grand jour», a murmuré Paul Philipp à Lydie Polfer, lundi, sur le chantier poussiéreux de Kockelscheuer. Cette fois, c’est bel et bien parti.

Paul Philipp et son conseil d’administration faisaient partie des premiers arrivés. Plutôt que de patienter sous les tentes prévues pour la réception, ils sont restés stationnés tout près du tas de sable où se trouvaient fichées huit pelles prêtes à être empoignées pour immortaliser l’instant. Plus de dix ans que le football luxembourgeois attendait ça. Il n’était donc pas question pour le président et son état-major de faire traîner les choses.
Paul Philipp est donc allé au-devant de Lydie Polfer quand elle est arrivée, souriante, quelques minutes après lui. Une longue bise, quelques mots murmurés par la bourgmestre à l’oreille de cet incorrigible impatient. Elle lui a même caressé la joue, comme s’il avait encore besoin d’être rassuré.

«Tu n’as plus besoin de douter»

«Il était si sceptique au début, quand on lui a présenté le projet», rira-t-elle lors de son élocution. Plus tard, en aparté, elle ne pourra s’empêcher de reconnaître que ce projet a «débuté il y a si longtemps, avec tant de scandales… Demandez à monsieur Philipp». Réminiscences du projet Livange, péniblement abandonné après des mois de tergiversations gênantes qui ont forcément un peu plombé le développement de la fédération, contrainte de se bagarrer avec l’UEFA pour conserver le droit de jouer dans un vieux stade difficile à remplir dès qu’il ne fait pas beau, c’est-à-dire souvent.
Il avait donc un sourire rayonnant, Paul Philipp, en se saisissant de sa pioche et en la plantant devant les objectifs des photographes. Le chantier en lui-même a commencé le 6 septembre, il y a deux semaines? Et alors? C’est aujourd’hui que tout commençait. «J’en rêve depuis 2009», a même soufflé Romain Schneider, le ministre des Sports, tout aussi soulagé que les pontes de la FLF.
«Ici sera construit ce dont le monde du football et celui du rugby ont besoin. J’espère que la construction se déroulera aussi bien que les réunions qui ont conduit à ce que débute ce projet», s’est félicitée Lydie Polfer. La bourgmestre ne s’est pas contentée de son coup de pelle. Elle a shooté avec délice dans le vieux ballon posé là, pour faire bien et joindre le geste à la parole. Peu après avoir averti Paul Philipp, en 2013, qu’elle avait les terrains pour son stade, elle s’était escrimée à lui répéter : «Tu n’as plus besoin de douter.» Et c’est un fait, désormais : on jouera au football, à Kockelscheuer, au plus tard début 2020.

Julien Mollereau

«C’est le projet phare»

Romain Schneider est un homme heureux… mais qui prépare déjà le coup d’après : le vélodrome.

Vous avez insisté pour dire à quel point ce premier coup de pelle compte pour vous. À quel point?
Romain Schneider : Ce stade a une très longue histoire qui date même d’avant mon arrivée au ministère. J’ai repris le projet Livange en 2009 alors que c’était encore une éventualité. Quand on a vu qu’il y avait un blocage politique, que le coût d’une rénovation du Barthel s’approcherait finalement de ce que va nous coûter le stade, ici, mais avec des travaux qui auraient été extrêmement lents, j’ai été content d’entendre que Mme Polfer me dise qu’on allait se mettre ensemble. Parce qu’on cherchait juste un endroit. Alors oui, c’est le projet phare de mon mandat, c’est évident, mais je veux aussi ficeler celui du vélodrome, qui compte tout autant.

Où en êtes-vous, de ce point de vue-là?
Il faut surtout du calme. Comme pour ce stade. Et on l’a retrouvé au sujet du vélodrome. Il nous fallait une ville et on l’a peut-être avec Mondorf. Dans les prochains mois, j’espère avant la fin de l’année, on pourra présenter un projet.

Si Lydie Polfer n’était pas arrivée avec ce projet de Kockelscheuer, vous auriez construit à Differdange, là où Claude Meisch voulait vous attirer?
On voulait certains éléments qui nous semblaient importants : le fait que ce soit la capitale. Mais il y avait aussi ce tramway qui pouvait desservir le stade. C’était important.

Vous aviez évoqué la possibilité de faire venir le Brésil pour le match inaugural. Ça avance?
J’ai toujours en tête que ça peut se faire. J’ai effectué quelques approches aux JO de Rio. Les premiers contacts sont là. Il faut voir quelles sont les démarches, désormais. Mais de toute façon, Paul Philipp aussi a de bons contacts avec d’autres fédérations.

Serez-vous encore en poste pour l’inauguration?
Lydie Polfer a effectivement soulevé cette question dans son discours. Disons que elle comme moi, à nos niveaux respectifs, nous aurons des matches de qualification pour être là (NDLR : des élections). De toute façon, j’imagine que je serai invité par mon successeur si jamais je n’étais plus en poste. Moi, en tout cas, j’inviterai mon prédécesseur (NDLR : Jeannot Krecké). Parce qu’il adore le football!

Recueilli par J. M.

 

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