Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Mardi, le réseau d’aides et de soins a présenté son rapport d’activité 2015. Le contexte est difficile : l’an passé, Help a enregistré un déficit de quelque trois millions d’euros. Une première. Malgré tout, le réseau d’aides et de soins s’engage pour la qualité.
En 2015, Help a pris en charge quelque 11 000 patients (personnes âgées, malades et dépendants) à travers tout le pays. Les 1 143 collaborateurs du réseau d’aides et de soins ont effectué 839 000 heures (450 000 pour des actes essentiels à la vie, 286 000 de soutien et 103 000 de tâches domestiques) dans le cadre de l’assurance dépendance contre 848 000 heures en 2014. Le nombre d’actes infirmiers a augmenté de 2 % par rapport à 2014 pour s’établir à 548 000.
En plus des aides et soins à domicile, Help a assuré l’accueil quotidien dans ses neuf centres de jour de 387 patients qui ont pu profiter d’activités de soutien tout en bénéficiant de la continuité de leur prise en charge. Quant à Help24, le système d’appel et d’assistance, il a poursuivi sa croissance en passant de 616 à 801 abonnés et 30 communes (contre 25 en 2014). Voilà pour les chiffres plutôt stables des activités d’Help.
«Nous restons vigilants et prudents»
Mais un chiffre interpelle. Celui du résultat (financier) de l’exercice 2015 : – 2,911 millions d’euros. «C’est la première fois que nous avons une telle perte en fin d’année », note Michel Simonis, directeur général de la Croix-Rouge luxembourgeoise et trésorier de Help. « Nous avons envoyé notre rapport d’activité à la direction de la CNS (la Caisse nationale de santé) et au ministère pour savoir ce que nous pouvons faire pour recouvrir cette perte.» Un nouveau coup dur pour le secteur des aides et des soins à domicile après le plan social annoncé fin mai 2015 à Hëllef Doheem (la suppression de 90 emplois était évoquée), qui n’a finalement pas eu lieu grâce à l’intervention du gouvernement en juin 2015.
Du côté de Help, comment explique-t-on ce déficit? «En 2015, nous avons observé une inversion de l’évolution de l’activité financée par l’assurance dépendance. De plus, les conditions de financement ont continué à se détériorer », répond Paul Bach, le président du réseau Help. « Malgré cela, le réseau Help a maintenu le niveau de qualité de ses prestations et son engament pour la qualité des soins, grâce à une gestion rigoureuse et prudente.» Cet «engagement pour la qualité des soins» est véritablement le leitmotiv du réseau Help. Aujourd’hui et à l’avenir.
L’avenir justement, il est actuellement en discussion dans le cadre de la réforme de l’assurance dépendance, dont l’entrée en vigueur est prévue en 2017. «Nous apprécions le fait que le ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider, ait rappelé la nécessité de continuer à placer la personne et ses besoins au cœur de l’assurance dépendance, indique Paul Bach. Il poursuit : «Ce projet de réforme de la loi réaffirme la priorité au maintien à domicile : c’est en fait la validation de la pertinence et de la qualité de nos activités. Nous ne pouvons que nous en réjouir. Mais nous restons vigilants et prudents car nous ne sommes pas entièrement sereins quant au développement futur des modalités de financement, alors que nous voulons maintenir notre engagement de prendre en charge toutes les personnes qui en ont besoin, tous les jours, 24 h/24 et sur tout le territoire.»
Guillaume Chassaing
Help en bref
Actif depuis 1998, Help est un réseau constitué de différents partenaires : le centre hospitalier Émile-Mayrisch, la Croix-Rouge luxembourgeoise, l’ASBL Doheem versuergt – Aides et Soins de la Croix-Rouge luxembourgeoise, l’hôpital intercommunal de Steinfort, les ASBL Muselheem, Syrdall Heem et Uelzechtdal.
Ce réseau compte 1 143 collaborateurs, répartis dans 21 antennes à travers le pays. Par ailleurs, Help gère neuf centres de jour, quatre clubs senior et deux structures de logements encadrés.
Le réseau travaille dans le cadre de l’assurance dépendance et l’assurance maladie. Il propose des soins infirmiers jusqu’aux plus pointus mais aussi une assistance pour des actes essentiels de la vie, des activités de soutien et autres services permettant de maintenir une bonne qualité de vie à domicile.