Luc Holtz n’a pas apprécié de se voir refuser l’entrée du stade, mardi, pour une opposition interne. Et de plus, le terrain est… plein de trous.
On se rappelle bien les différents moments auxquels on a eu l’occasion de se demander si la cohabitation entre le rugby et le football, au Grand-Duché, pouvait se faire sans accroc. Sur la grosse dizaine d’années sur laquelle se sont étirées la conceptualisation et la réalisation du stade de Luxembourg, il a ainsi souvent été répondu par les différentes autorités compétentes… que la qualité de la pelouse ferait qu’il n’y aurait aucun souci! Or ce jeudi, il a bien fallu se rendre à l’évidence : après Luxembourg – Hongrie, il y a à peine plus de dix jours, des trous assez vertigineux vont considérablement gêner Luc Holtz et ses gars, ce jeudi soir, pour élaborer le football de possession qu’ils aimeraient mettre en place contre l’Irlande du Nord. Ou comment le rugby luxembourgeois va plomber, un peu, le football luxembourgeois.
Il y avait sans doute ce petit fond d’agacement lié à l’état de la pelouse (qui lui mettait pourtant des étoiles dans les yeux l’année dernière) quand Luc Holtz a été lancé sur l’opposition interne de deux fois 25 minutes qu’il a dû organiser mardi pour donner du rythme à ses gars. Il a sollicité l’ouverture du stade national. On lui a dit non. «La commission de gestion nous l’a refusé, lâche-t-il, mâchoire serrée. J’ai donc écrit à notre ministre des Sports pour en référer parce que cette décision m’a choqué, mais aucune réaction. On m’a confirmé qu’on ne pouvait pas, alors qu’on représente le pays. On nous empêche de travailler alors que nous, on laisse le terrain dans un état impeccable. Je peux faire 100 séances dessus, on fera moins de dégâts qu’un seul match de rugby.»
Entre 4 000 et 5 000 fans pour repartir de l’avant
Espérons, donc, qu’aucune cheville ne tourne dans l’un de ces trous alors que, pour la première fois depuis longtemps, ces Roud Léiwen présentent un effectif à peu près au complet, sans blessé, dans lequel les choix ont été faits sur la base du sportif pur, à cette exception près des joueurs embarrassés par la guerre en Ukraine et qui viennent chercher des minutes autant qu’un club.
Le stade de Luxembourg sera pourtant encore bien plein, ce soir. Au moins 4 000 billets ont d’ores et déjà été vendus et la FLF espère secrètement s’approcher des 5 000 sur les bases d’un temps printanier. L’enceinte est d’ailleurs à reconquérir. Après la victoire initiale contre l’Azerbaïdjan (2-1) et un nul arraché contre le Qatar, un champion d’Asie ballotté (1-1), la Serbie est venue s’imposer sans le mériter une seconde (0-1) avant que l’Irlande ne commette un braquage moins flagrant mais très décevant (0-3) après que Sinani a ouvert le score, mais que son but a été invalidé. On en était resté là. Sur une ambiance phénoménale de fin de campagne avec un terrain aux petits oignons.
Ce jeudi, Holtz est focalisé sur le mois de juin et le début de la prochaine campagne. D’ailleurs, sa journée de travail de jeudi s’est terminée un peu tard puisque la Turquie, futur adversaire de Nations League, défiait le Portugal en barrages du Mondial. Une occasion parfaite de voir le favori de la campagne 2022 affronter le favori de la campagne 2021. Et de confronter la réalité du terrain à ce que le sélectionneur a en tête : «Contre l’Irlande du Nord et en Bosnie, on va tester des animations différentes. Mais on veut gagner ces matches». Un peu comme le XV du Luxembourg contre la Hongrie (30-23), quoi…