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Prix de l’énergie : quelles retombées pour les ménages luxembourgeois ?


La fondation a analysé l’impact de la crise énergétique et des mesures prises par le gouvernement sur cinq ménages types gagnant de 35 000 à 120 000 euros par an. 

La Fondation Idea s’est penchée sur la hausse du coût de l’énergie pour les ménages et les mesures prises par le gouvernement pour y répondre.

La Fondation Idea s’est penchée sur les prix de l’énergie et les mesures prises par le gouvernement pour tenter de limiter leur impact pour les ménages du Grand-Duché. La Fondation Idea a été créée en 2014 à l’initiative de la Chambre de commerce pour susciter et alimenter «un débat public de qualité par des propositions constructives pour répondre aux défis socioéconomiques d’envergure».

Avec ce nouveau «Décryptage», du nom de la note économique de la fondation, les retombées de la flambée des prix de l’énergie ont été évaluées sur les budgets de cinq «ménages types», regroupant deux salariés se distinguant par des revenus disponibles allant de 35 000 à 120 000 euros par an, ainsi que l’impact des mesures mises en œuvre par les autorités à la suite en particulier de l’accord tripartite du 31 mars.

Idea rappelle tout d’abord que le prix moyen de l’énergie a augmenté de près de 41 % d’août 2021 à mars 2022, avec des hausses particulièrement prononcées pour le gaz et le mazout.

Selon les économistes de la fondation, le budget énergie représente une proportion bien plus large du budget des personnes moins favorisées. Un «ménage type» gagnant 35 000 euros par an perdra du fait de cette inflation 1 000 euros en 2022, soit 2,9 % de son revenu disponible (en supposant que les prix énergétiques demeurent stables à partir de mars).

Un couple «identique» mais gagnant 120 000 euros va concéder 1 300 euros, ce qui représente 1,1 % de son revenu disponible. Avec l’index, les données changent selon Idea. L’indexation compense de manière «incomplète et inéquitable» la hausse des coûts de l’énergie selon l’étude.

Ainsi, le ménage à 35 000 euros par an) perdra en termes nets (coût de l’inflation énergétique moins impact de l’indexation) 364 euros en 2022, alors que le ménage aisé gagnera en net 214 euros après prise en compte de l’indexation.

Les autres ménages connaissant des situations intermédiaires tout en étant également perdants en termes nets. Ainsi, le ménage gagnant 50 000 euros par an perd 262 euros, celui gagnant 65 000 euros perd 185 euros et celui gagnant 85 000 euros perd 93 euros.

Mesures du gouvernement décryptées

Mais, pour Idea, les mesures récemment adoptées par les autorités (novembre 2021 pour l’allocation de vie chère rehaussée en janvier 2022, 28 février 2022 pour la prime unique énergie, fin mars dans la foulée des discussions tripartites) ont cependant largement «redistribué les cartes». Et les économistes de se lancer dans une étude poussée des conséquences des décisions gouvernementales.

Ainsi, le report à avril 2023 du paiement de la prochaine tranche d’indexation, qui selon les simulations d’Idea aurait eu lieu en août 2022 en l’absence de mesures, va peser sur le budget de l’ensemble des ménages types considérés (avec des pertes allant de 383 à 1 313 euros par an).

Pour compenser, ce report de l’indexation s’accompagne de l’introduction, en principe d’août 2022 à avril 2023 (5 mois étant donc concernés en 2022), d’un nouveau crédit d’impôt énergétique, de 84,76 ou… 0 euros par mois – en fonction du revenu.

Concernant les cinq ménages étudiés, caractérisés par deux salaires, avec à la clef deux crédits d’impôt par ménage, cette somme «surcompense», selon Idea, l’impact du report de l’indexation pour les trois catégories de ménages les plus modestes. Les retombées de cette mesure semblent néanmoins peu différenciées en fonction du revenu (sauf pour le ménage le plus aisé gagnant 120 000 euros par an).

S’ajoute également la répercussion de la hausse de l’allocation de vie chère (à partir du 1er janvier 2022) et de la prime unique énergie. Ces deux mesures paraissent bien ciblées, leur incidence étant circonscrite au ménage le moins favorisé, selon les économistes d’Idea.

La réduction des prix de 7,5 cents par litre (carburants et mazout) est nettement moins ciblée par contre. Elle bénéficie davantage aux ménages plus aisés en moyenne.

En conclusion, pour Idea, la combinaison de ces mesures gouvernementales diverses prises, très différentes quant à leur nature intrinsèque ou leurs retombées par niveau de revenu, induit un évident «redressement» du profil des gains et pertes parmi les ménages considérés.

Ainsi, selon les calculs d’Idea, le ménage gagnant 35 000 euros par an aura un gain net de 660 euros (avec toutes les mesures), celui gagnant 50 000 euros, un gain de 113 euros, celui gagnant 65 000 euros, un gain de 23 euros, celui gagnant 85 000 euros, une perte nette de 174 euros et celui gagnant 120 000 euros par an, une perte nette de 892 euros.

Tout va pour le mieux ? Non, attention ! La fondation Idea l’explique elle-même : le constat d’ensemble est une «photo» à un moment donné, conditionnée à une stabilité des prix de l’énergie de mars à décembre 2022. Selon les économistes, «toute autre évolution remettrait ce constat sur le métier, ce qui souligne la nécessité d’une vigilance (et d’une réactivité) de tous les instants».

Le document «Décryptage n° 23» évoquant le prix de l’énergie et l’impact des aides sur les ménages est accessible juste ici.

Un commentaire

  1. Les augmentations des prix de l’énergie sont le fait des européens et de leurs diirgeants tous plus nuls les uns que les autres. Les russes continuent à livrer leur gaz et leur pétrole à qui veut bien le payer. Aujourd’hui, le gaz continue à être acheminé via le gazoduc « Brotherhood » qui traverse l’Ukraine et les péages continuent à être payés par la Russie à l’Ukraine.
    La non mise en service du gazoduc Nordstream 2 est le seul et unique fait des allemands (poussés au derrière par leur suzerain, les USA).
    L’UE se tire en permanence des balles dans le pied et ce sont les européens qui en subissent les conséquences, pas les bureaucrates bruxellois bien au chaud et bien payés.

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