Pétange-Fola : la fin de match a été d’une indignité totale

Deux coaches expulsés, des insultes très limites, des coups portés. Ils s’étaient déjà séparés de la sorte en championnat…

On n’a franchement pas hâte d’être au 8 mars prochain, pour la troisième manche du choc entre le 1er et le 2e du championnat. Car ce 16e de finale de Coupe, étape intermédiaire chargée en tension, a réussi à se terminer encore plus mal que le match aller en DN, alors que la rencontre du 1er septembre au Galgenberg s’était déjà achevée d’une manière pas reluisante. Vendredi, en préambule à ces retrouvailles, Carlos Fangueiro avait juré que «c’était oublié», que les «deux clubs se respectaient»… Tout a volé en éclats sur un tacle assassin de Veldin Muharemovic sur Artur Abreu, dans les arrêts de jeu et à un mètre du banc de touche eschois.

Outre le fait que le milieu de terrain du Fola aurait pu mériter le rouge pour ce geste d’une violence qui frôlait quand même l’indécence («il méritait son jaune», dira plus tard Jeff Strasser), la suite a été pathétique. Le coach du Fola s’interpose a priori normalement entre son joueur, en train de se relever, et trois Pétangeois venus lui dire deux mots pour ce petit attentat sur leur star.

Le reste, dans une mêlée invraisemblable, n’est que constats faits de loin, ouï-dire de près et racontars de fin de partie. «Jeff Strasser a proféré des insultes à caractère raciste», ont assuré plusieurs membres du staff pétangeois. Invérifiable. Par contre, les vociférations de plusieurs supporters locaux depuis la tribune, interpellant devant Artur Abreu, le héros local, des membres de l’encadrement eschois de «sales portugais de m…» font particulièrement désordre.

Sur le terrain, les deux staffs tout particulièrement ont envenimé les choses (à l’exception notable d’un Carlos Fangueiro visiblement conciliateur) dans des proportions qui auraient pu devenir incontrôlables si les joueurs pétangeois, la première émotion passée, n’avaient pas d’eux-mêmes fait pour reprendre le jeu et tenter d’aller chercher une égalisation de dernière minute. Cela n’a pas empêché Alain Durieux d’expulser Jeff Strasser et Mehdi El Alaoui, l’adjoint de Fangueiro, ni le retour des acteurs au vestiaire d’être particulièrement chahuté.

«Je vais mettre la vidéo en ligne je crois»

«J’ai pris des coups alors qu’il n’y avait aucune protection, ce n’est pas normal», indique Strasser, qui a consenti un retour sur ces échauffourées peu reluisantes : «Elles ne sont pas de mon fait. Je suis dans ma zone de coaching, en train d’essayer de m’interposer entre des joueurs. Ce sont les gens du Titus qui sont venus à nous. Il y avait de la frustration et des restes du premier match. Je peux comprendre. Dommage de prendre un carton quand même, alors que je ne suis pas le déclencheur de tout ça.»

Carlos Fangueiro a, lui, décidé d’appuyer sur les insultes que son homologue aurait proférées, «parce que dans un pays multiculturel, on ne peut pas accepter des mots comme ça».

Auparavant, il avait pourtant bien pris soin d’associer le corps arbitral à ces dérapages incontrôlés, en lui imputant une partie du problème : «Je suis dégoûté! Comment un joueur qui va taper un de mes joueurs comme ça, comme un assassin, peut s’en sortir sans carton rouge. Artur est sans arrêt la cible de tacles comme ça, mais celui-là dépasse tout ce que j’ai pu voir. J’ai la vidéo, je pense que je vais la mettre en ligne!».

«C’est un peu le charme de la Coupe, ces ambiances tendues», a osé Rodrigue Dikaba, le joueur du Fola, sans trop y croire. En DN, début mars, cela n’aura aucun charme…

Julien Mollereau